Edition papier, pages Brest et Douarnenez. 26/01/23
OUEST-FRANCE.
(Editions numérique et
papier. Page Finistère)
Constitutionnalisation
de l’IVG.
En Finistère, le
Planning familial rencontre deux parlementaires
Des militantes du Planning familial ont rencontré
les sénateurs finistériens Michel Canévet et Philippe Paul qui ont voté « non », le 19 octobre 2022, à une proposition de loi pour constitutionnaliser le droit à l’IVG et la
contraception. En espérant les faire bouger sur leurs positions avant un second vote.
IVG
Nous dénonçons les décisions politiques qui restreignent l’exercice de nos droits fondamentaux, comme celui de
disposer librement de son corps.
C’est pourquoi, suite à la décision de la Cour Suprême des Etats-unis, le Planning 29 a organisé 2
manifestations sur le département :
le 29 juin à Douarnenez
le 2 juillet à Brest
et a adressé ce courrier à l’ensemble des conseiller.e.s du département.
Le droit de décider d'avoir un enfant ou non, et d'en choisir le moment, est la condition première de la liberté des femmes à disposer de leur
corps et le pré-requis indispensable de notre égalité avec les hommes. Ce droit est partout et constamment remis en cause. Il y a 2 ans, les femmes polonaises perdaient le droit à l'avortement.
Aujourd'hui, ce droit vacille à grand bruit aux États-Unis. En France, la réglementation en terme d'accès à l'IVG qui a (lentement) progressé au cours de ces 50 dernières années, nous offre en théorie
les conditions nécessaires à un avortement gratuit et facilement accessible à toutes. En pratique, au Planning Familial, nous accueillons tous les jours des femmes faisant face à des difficultés pour exercer ce
droit. Les avortements se transforment souvent en parcours de la combattante, du fait : ➢Des difficultés de mise en oeuvre de la nouvelle loi allongeant le délai d'IVG à 14 semaines, ➢Des temps d'attente trop long entre la demande et la réalisation effective de l'IVG (éloignement des centres pratiquants l'IVG, démultiplication des
rendez-vous, difficultés à trouver des soignant·es, difficulté à effectuer une échographie de datation), ➢D'une imposition de la méthode (médicale ou instrumentale) et de la technique d'anesthésie (péridurale, locale ou générale), ➢D'un défaut d'accompagnement des patientes (une culpabilisation de la part de certain·es soignant·es et une prise charge inégale de la douleur
post-intervention). Si nous voulions attirer votre attention sur la nécessité de faciliter l'accès à l'avortement pour toutes les femmes dans le Finistère,
c'est parce qu'au travers de vos mandats vous devez et vous pouvez agir ! ➢En oeuvrant pour constitutionnaliser ce droit, et empêcher ainsi sa remise en cause, ➢En abolissant la double clause de conscience, qui stigmatise encore et toujours plus cet acte, ➢En exigeant une application pleine et effective de la loi concernant le délai de 14 semaines et le droit au choix du type d'anesthésie, ➢En requérant l'application de la «clause de l’européenne la plus favorisée», prônée par Gisèle Halimi, afin d'offrir le meilleur de l’Europe en harmonisant
par le haut les droits des femmes, notamment un allongement supplémentaire des délais légaux d'avortement
Un communiqué de la Confédération nationale
Cher.es membres du réseau,
Vous aurez appris avec inquiétude la nouvelle d'un projet de vote de la Cour Suprême visant à affaiblir le droit à l'avortement aux États-Unis. C'est une nouvelle extrêmement préoccupante,
pour les Américaines mais aussi pour les femmes et les personnes partout dans le monde, étant donnée l'influence de ce pays.
Mais le mouvement féministe américain se mobilise et nous allons participer à cette mobilisation via l'IPPF, qui coordonne l'action avec l'association membre,
Planned Parenthood. Cette association a déjà lancé sa campagne ici
www.bansoffourbodies.org. Si vous voulez, vous pouvez la relayer.
Entre temps, nous vous proposons de suivre les consignes de communication de l'IPPF si on vous demande des réactions :
Malgré la fuite du projet d'avis, cela reste un avis et non une loi. L'avortement est toujours légal aux États-Unis.
Interdire l'avortement ne signifie pas qu'il y aura moins d'avortements. Les personnes qui ont besoin d'avorter trouveront un moyen de le faire et
beaucoup seront obligées de se tourner vers des méthodes dangereuses et sans rapport avec le sujet, qui pourraient causer des dommages graves, voire entraîner la mort.
Cette décision portera préjudice à des millions de femmes et de jeunes filles pour les décennies à venir. Elle prive les femmes et les jeunes filles de leur
liberté, de leur droit à disposer de leur corps.
L'annulation de la décision Roe V Wade aura des répercussions à l'échelle mondiale : elle encouragera d'autres mouvements anti-femmes et anti-liberté
reproductive dans le monde entier à contraindre les femmes et les jeunes filles à subir des grossesses non désirées.
Il est encore temps pour la Cour suprême de prendre la bonne décision - une décision ancrée dans la dignité et la liberté pour celles qui veulent mettre
fin à leur grossesse en toute sécurité.
Le Planning familial est mobilisé via sa participation à la Fédération internationale pour la planification familiale (IPPF) et son membre affilié
américain Planned Parenthood, qui feront tout ce qui est en leur pouvoir pour que les gens puissent mettre fin à leur grossesse en toute sécurité.
On rajoutera que ce sont évidemment les femmes les plus précaires qui souffriront de cette mesure puisque, pour avorter, il faudra dépenser des sommes
importantes pour voyager, pour commander des médicaments en ligne, etc.
Enfin, nous allons suivre et relayer la mobilisation des féministes françaises et américaines en France et vous tiendrons au courant! En PJ, le communiqué signé avec le Collectif Avortement Europe et un appel à manifester vendredi 6 mai à 18h, Place de la République à Paris.
Marianne Niosi, pour le bureau et l'équipe confédérale
Douarnenez. Jean-Marie Le Bris : une réponse du rectorat
Dans un communiqué en date du 4 mai 2022, le rectorat répond aux tensions qui ont cours au sein de la cité scolaire Jean-Marie Le Bris à Douarnenez (Finistère). Une visite est
programmée par la direction académique.
« La cité scolaire Jean-Marie Le Bris s’est toujours illustrée par une volonté de développer une démarche de projet au service des collégiens et des lycéens. La délégation
d’enseignants qui a été reçue ce mardi 3 mai 2022 à l’Inspection Académique du Finistère par la directrice académique, son adjointe et la conseillère du recteur a pu en témoigner. À la
rentrée 2021, la nouvelle proviseure a dû s’imprégner de cet environnement culturel riche et s’est attachée à accompagner les nombreux projets menés par les équipes éducatives »,
écrit le rectorat dans son texte.
Visite de la direction académique
« Chargée du pilotage de l’établissement, elle a veillé, dans le champ de sa compétence et de sa responsabilité, à garantir la programmation d’un calendrier annuel, en respectant
l’équilibre et l’équité du financement des actions pédagogiques comme la qualité des interventions proposées. Les partenaires historiques de la cité scolaire restent bien sûr des
interlocuteurs privilégiés. La direction souligne le travail régulier conduit avec ces partenaires, au rang desquels figure le Planning familial, mais aussi plusieurs associations agréées
par le ministère de l’Éducation nationale. »
« Comme pour l’ensemble des établissements scolaires, la crise sanitaire a fortement impacté l’avancée des projets, indique le rectorat. Dans ce contexte, la
proviseure et son équipe s’attachent à retrouver la dynamique engagée. Afin de renouer un dialogue constructif au sein des équipes de l’établissement, et dans l’intérêt de toute la
communauté éducative, une visite au lycée Jean-Marie Le Bris est programmée par la direction académique dans le cadre d’un accompagnement au plus près des besoins du terrain »,
conclut le communiqué.
Agréé pour parler de sexualité aux élèves, le
Planning familial qualifie le cas du collège-lycée Jean-Marie Le Bris « d’archétypique. C’est de plus en plus compliqué d’intervenir dans certaines écoles (…) aussi en raison de la
sensibilité des directions (…) sur ces sujets ». (Photo Rodolphe Pochet)
Depuis septembre 2021 et l’arrivée d’une
nouvelle proviseure au sein de la cité scolaire Jean-Marie-Le Bris, à Douarnenez (29), le Planning familial local n’est plus le bienvenu au sein de l’établissement pour parler de sexualité aux
élèves. Une rupture brutale dénoncée par les professeurs de l’établissement.
Il y a de la tension dans l’air à la cité scolaire
Jean-Marie-Le Bris, à Douarnenez.Mardi, la plupart des
enseignants de l’établissement public ont mené une grève inédite contre leur direction.Ils reprochent à la nouvelle proviseure, Gaëlle Parvillers,
« un système trop autoritaire et la rupture des partenariats avec plusieurs associations locales ». Parmi elles, le Planning familial, qui dispose d’un agrément de l’Éducation
nationale. Créée en 2010, la section de Douarnenez avait noué de solides contacts avec la cité scolaire Le Bris. « L’année dernière, j’ai pu parler à des élèves de 3e et de 4e de notions
comme le consentement et le " Revenge porn ", enjeux très importants chez les adolescents à l’heure de #MeToo et des réseaux sociaux », illustre Paul Robert, membre de
l’association. « Les établissements doivent proposer trois séances annuelles autour de la sexualité, de l’école au lycée. Le Planning permet d’aborder la question autrement que sous l’angle
de la reproduction et des risques », appuie Olivier Cuzon, responsable syndical chez Sud-éducation.
Un an de travail balayé
Pourtant, depuis septembre, le Planning familial
semble devenu persona non grata à la cité scolaire publique douarneniste. « Nous devions y organiser un événement, piloté par le Corevih (*) et l’ARS, dans le cadre des Semaines de la santé
sexuelle, en novembre 2021. Nous y avons travaillé pendant un an avec l’ancien proviseur. À son arrivée, la nouvelle proviseure a refusé d’accueillir cet événement, avant de se raviser à
condition d’en exclure les " organisations militantes ", dont nous. C’est le lycée maritime du Guilvinec qui a accepté d’héberger l’événement », détaille Paul Robert, version
corroborée par plusieurs sources. Depuis, l’association n’a plus du tout été missionnée par l’établissement. « Nous n’avons pas été tenus au courant de tout cela », déplore Katy
Corrège, représentante des parents d’élèves au conseil d’administration de la cité scolaire depuis 17 ans, qui dit ne jamais avoir eu de remontées négatives sur le Planning familial. Une opacité
aussi dénoncée par les professeurs. Sollicitée à plusieurs reprises pour donner sa version, la direction de Jean-Marie Le Bris n’a pas donné suite.
Un cas « archétypique »
Au niveau national, l’association qualifie le cas
douarneniste « d’archétypique. C’est de plus en plus compliqué d’intervenir dans certaines écoles, pour des raisons budgétaires, mais aussi en raison de la sensibilité des directions,
professeurs ou parents d’élèves sur ces sujets ». Olivier Cuzon dénonce « une atteinte à la neutralité de la mission des fonctionnaires ». De son côté, le ministère de l’Éducation
nationale rappelle « que rien n’oblige les chefs d’établissement à travailler avec une association disposant d’un agrément, la seule obligation, ici, étant d’organiser les trois séances
annuelles autour de l’éducation à la sexualité ».
Quant au rectorat, il réserve sa réaction au mardi 3
mai, jour où seront reçus les enseignants douarnenistes par l’inspection académique du Finistère pour tenter de désamorcer le conflit avec leur direction.
* Le Corevih est une instance dont l’objectif est de
faciliter la prise en charge des personnes atteintes du VIH.
Après le 8 mars, .... le 9 !
Au Presbytère rue Ernest Renan à Douarnenez,
journée sous le signe de la joie !
12h à 14h,repas partagé :viens avec un plat à partager et tes envies d'actions
féministes
14h à 17h30: arpentagedu livre« Joie militante, Construire des luttes en prise avec leurs mondes »
de Carla Bergman et Nick Montgomery. À quoi ressemble la joie dans les milieux de lutte ? Qu'est-ce qui nous rend collectivement et individuellement plus capables, pluspuissant.es ?
Le 8 mars à Douarnenez
Le mouvement féministe, partout dans le monde et aussi en Russie, lutte en faveur des groupes vulnérables et pour le développement d’une société juste offrant l’égalité des chances et des
perspectives d’avenir, une société dans laquelle il ne peut y avoir de place pour la violence et les conflits militaires. C’est, bien sûr, à nos sœurs ukrainiennes que nous penserons en
premier lieu, ce 8 mars 2022, à l’ensemble de leur peuple, mais aussi à toutes celles qui sont opprimées en Afghanistan, au Chili, en Palestine et partout dans le monde.
Cette année, plus que jamais, le Planning familial appelle les féministes et leurs allié.e.s à un rassemblement mardi 8 mars à 18h à la Maison solidaire de Kermarron, pour une manifestation
pacifique à travers la ville.,
La soirée se poursuivra au cinéma Le Club, avec la projection de "Sans frapper" d'Alex Poukine.
FESTIVAL de CINEMA
Les militantes du planning Dz ont accompagné les projections de " Clito va bien" et "Mat et les gravitantes" pendant le Festival de cinéma. Ces 2 films, tournés à 40 ans
d'écart, ont en commun de présenter des personnes qui veulent connaître leur corps, qui remettent en cause le pouvoir médical et qui utilisent donc un speculum, outil
indispensable pour découvrir son col de l'utérus. De nombreuses femmes expriment l'inconfort ressenti lors des visites chez le gynécologue car, apparemment, tous les médecins
ne prendraient pas le temps d'expliquer clairement comment l'instrument fonctionne ni l'effet qu'il va provoquer chez ses patientes.... Le mieux est donc de s'en emparer
soi-même !
Et pour dédramatiser cet outil, nous l'avons détourné et transformé en petits vases accrochés ensemble pour former des guirlandes qui ont orné le hall de St Blaise !
En tous cas, les 35 exemplaires que nous avions prévus ont disparu à la fin des 2 séances !
Nous espérons qu'ils permettront aux femmes de mieux se connaître et d'être un peu plus sereines lors des prochaines consultations !
Pierre Barbancey,
grand reporter à l'Huma,
quittant Kaboul le 16 août :
" Les roses se sont fanées,
les visages vont être
recouverts.
Mais ils ne feront pas disparaître les
Afghanes".
Le plus important sera la mobilisation de chacune pour créer la vague qui
nous ramènera l'espoir, des visas et des avions pour les femmes afghanes et leurs proches.
C'est pourquoi, avec les féministes, les femmes de tous les genres, de toutes les écoles, de toutes les sphères
sociales et politiques, nous, militantes du Planning familial de Douarnenez décidons de faire front pour un seul objectif : la vie et la liberté pour les femmes afghanes, l’ouverture de nos
frontières et l’accueil inconditionnel de nos sœurs et de leurs familles.
Nous affirmons que, face au danger absolu du viol, de la soumission et de la mort, il n’y a pas d’autre choix que d’offrir l’asile sans conditions.
Nous décidons de faire front car ce que nous voulons pour nous, la liberté et l’égalité, ne peut être gagné que si toutes le gagnent, sans distinction d’origine, de religion ni de frontière.
Mobilisons-nous
- pour l’accueil des femmes afghanes et de leurs proches en urgence absolue,
- pour des visas humanitaires en urgence absolue,
- et, autant qu’il y aura de demandes, pour l’accélération immédiate des procédures de regroupement familial,
- pour la suspension des accords de Dublin
- et pour la délivrance de titres de séjour pour celles qui sont déjà en France.
Parce qu'avorter est un droit fondamental, soutenez l'allongement des délais légaux à 14 semaines pour l'avortement en France en signant cette pétition adressée à Olivier
Véran et Elisabeth Moreno.
De nombreuses personnalités du monde politique, artistes et journalistes ont signé le nouveau manifeste des 343. Comme elles, mobilisez-vous avec le Planning familial pour
exiger du gouvernement ce changement législatif nécessaire pour la liberté de chacune à disposer librement de son corps.
Faisons de 2021, l’année du choix !
Cette année, le 8 mars sera une journée pour les “premières de corvées” éprouvées par
la crise sanitaire.
“L’épidémie a mis en lumière que les femmes étaient
au front, en première ligne à travers différentes professions et aussi à la maison » et dans le cadre de la Journée internationale de lutte et de grève pour les droits des femmes, le
Planning familial de Douarnenez invite ce samedi les femmes qui partagent ses valeurs à s’exprimer en chantant, en disant des textes, en jouant de la
musique.
Nous sommes aujourd’hui dans la rue
-pour nous élever contre l'exploitation des femmes, pour réclamer
la revalorisation des métiers à prédominance féminine et de réelles hausses de salaires !
-pour l’égalité salariale femmes-hommes et revendiquer un réel
partage des tâches domestiques !
-pour réclamer des logements décents et accessibles à toutes et
tous, des services publics accessibles à toutes sur l’ensemble du territoire et sans conditions !
-pour dénoncer les discriminations, de genre, de classe, de race,
aggravées pour certain·es, par les lesbo, bi, transphobies.
-pour lutter contre les violences sexuelle, raciste et
institutionnelle faites aux femmes migrantes, contre leur exploitation, pour réclamer la liberté de mouvement à travers les frontières et pour un permis de séjour illimité et sans conditions
!
-pour exiger que l’accès à l’avortement soit possible partout et
même pendant le confinement, pour que le délai légal soit étendu au-delà de 12 semaines.
-pour dénoncer la double peine qui tombe sur les femmes qui osent
quitter les bourreaux.
pour
dénoncer les effets d’annonces de ce gouvernement qui ne sont pas suivis d’actes.
-pour rappeler que nos conquis, nos droits ne sont gagnés que par
nos luttes.
Et il reste à en gagner bien d’autres.
Et lors de cette journée internationale de
convergence de toutes nos luttes, celles des femmes d’ici et d’ailleurs, nous dénoncerons les conditions de détention des femmes palestiniennes dans les geôles israéliennes mais aussi de toutes
les femmes enfermées, torturées, et parfois exécutées parce qu'elles ont osé demander de simples droits comme celui de conduire ou de pouvoir choisir de porter ou non un foulard en Arabie
Saoudite, en Iran ou qu'elles ont eu une relation sentimentale hors mariage comme au Maroc ...
Nous vous appelons à continuer la lutte en allant
manifester dimanche 7 mars à 14h 30 à Quimper, Place Saint Corentin à l’appel d’un Collectif Femmes composé du Planning familial de Douarnenez, du Comité de défense de l’hôpital de Concarneau, de l’AFPS du pays de Cornouaille, de la Libre Pensée 29, de la LDH, de
Solidaires 29, de la CNT 29, de la FSU 29, des Gilets jaunes, d’Ensemble Cornouaille, du PCF, de Générations Quimper et du NPA mais aussi de femmes tout simplement.
Suite à ce premier rassemblement où la parole sera
libre, une déambulation à travers la ville sera émaillée de différentes initiatives pour rappeler que les confinements ont mis en lumière le rôle indispensable des femmes – invisibilisées en
permanence –, au bon fonctionnement de la société.
- soutien à Valérie Bacot
- manifeste pour demander l'allongement du délai légal d'avortement
- basta! contre les lois liberticides
- contre-manif de la Manif Pour Toutes,
voilà à quoi nous vous appelons à vous mobiliser, à nos côtés,
ces prochains jours !
En ces temps troublés et éprouvants, le Planning familial poursuit ses actions et son combat pour un monde plus tolérant et plus solidaire. L’actualité nous rappelle la réalité des violences, des injustices
et l’évolution nécessaire de certaines lois et nous impose la nécessité de continuer à nous mobiliser.
C’est pourquoi, le planning familial de Douarnenez appelle à soutenir ces 4 causes :
– Pétition « Liberté pour Valérie ». 4 ans après la grâce présidentielle accordée à Jacqueline Sauvage, une affaire similaire provoque la mobilisation. Le comité de soutien de Valérie Bacot a lancé
une pétition, demandant que cette femme de 40 ans, qui doit être jugée
en juin 2021 pour le meurtre de son mari violent le 13 mars 2016, reste en liberté. " Petite fille, elle a été livrée à elle-même et les autorités
ont laissé cet homme (qui fut son beau-père puis son mari) en toute puissance faire des dégâts énormes en toute impunité. Personne n'était là pour la
protéger, ni dans l'enfance ni dans l'adolescence. Sa propre mère était complice des insanités commises par le beau-père » explique Me Janine Bonaggiunta, qui la défend. Lelienvers lapétitionhttp://chng.it/Hr7vVLhr.
– Nouveau manifeste des 343, sur le site du planning familial
Le Planning familial se mobilise pour l’allongement des délais légaux d’avortement et invite les femmes ayant avorté hors des délais légaux à signer,
via ce mail : « 343@planning-familial.org », ce nouveau manifeste : « Je déclare avoir avorté à l’étranger parce que les
délais légaux en France sont insuffisants ».
-Le 30 janvier à 14h, Place Saint Corentin à Quimper : Basta ! appel à manifester contre les lois liberticides et les violences policières.
- Le 31 janvier, à14h, appel à se retrouver sur le parvis de la fac Segalen (20 rue Duquesne) à Brest,
contre l’action du collectif « Marchons enfants » qui réunit les Associations familiales catholiques, Alliance Vita et La Manif pour tous
(LMPT). A Brest, ce groupuscule se retrouve le dimanche 31 janvier à 15h au cours Dajot pour manifester à nouveau son opposition au projet de loi
Bioéthique.
Le lien vers l'événement : facebook https://fb.me/e/cRSfA6rOK
Rdv à 12h30, dimanche 31 janvier place de la mairie de Douarnenez pour un covoiturage.
Le chemin va être long,
mais tou.te.s ensemble, on va y arriver !
Bloavezh mat !
Un petit aperçu de l'actualité
22 octobre 2020 : Jour funeste pour les droits des femmes et les droits humains, mais la lutte paie !
Pour rappel, le 22 octobre dernier, le Tribunal constitutionnel polonais, très étroitement contrôlé par le pouvoir national conservateur, a rendu un arrêt jugeant que seules les femmes en danger
de mort, victimes de viol ou d’inceste pourront désormais avoir recours à l’avortement, ouvrant ainsi la voie à l'interdiction quasi totale de l'IVG en Pologne.
Mais, depuis deux semaines, des marées humaines ont bravé l’interdit en manifestant en pleine pandémie, pour défendre ce droit à nouveau menacé. Face
à une mobilisation inédite, le gouvernement a décidé mercredi, de suspendre la décision du tribunal constitutionnel restreignant l’accès à l’interruption volontaire de grossesse, décision décrite
par la Cour européenne des droits de l’homme comme équivalant à une torture pour les femmes concernées.
Une première victoire ! Mais nous ne leurrons pas ! CertainEs y voient une manœuvre dilatoire, le gouvernement espérant que les manifestantes vont se fatiguer. Alors plus que jamais elles ont besoin de notre soutien ! Le Planning familial se déclare solidaire des femmes
polonaises et les soutiendra dans les luttes qu’elles vont devoir continuer à mener pour la conquête de leurs droits et pour la liberté des femmes en matière de procréation
Aujourd'hui ce sont les Polonaises, les Hongroises, les Argentines qui sont directement menacées, demain ce seront peut-être les Françaises. Le nombre de centres pratiquant l'IVG diminue
drastiquement, les médecins se réfugient derrière la clause de conscience ...
Nous devons rester mobilisé.e.s pour nous et nos soeurs dans le monde entier.
28 septembre. communiqué de presse de la Confédération nationale
à l'occasion de la journée internationale pour le droit à l'avortement.
La crise sanitaire exacerbe les inégalités sociales et économiques.
Les droits sexuels et reproductifs sont toujours les premiers attaqués et remis en question au plan national comme international.
Le droit à l’avortement, droit humain et fondamental pour disposer librement de son corps et de sa vie, a été au cœur de ces attaques contre les droits des femmes. communiqué de presse
Malgré l’appui politique fort de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour les droits et la santé sexuels et reproductifs, le droit à l’avortement a été remis en question dans de nombreux
pays. Aux Etats-Unis, les gouvernements du Texas et de l'Alabama ont profité de la crise sanitaire internationale pour changer la législation et l’accès au droit à l’avortement. En Europe, la
Pologne et la Slovaquie ont tenté de faire de même.
La mobilisation du Planning Familial à l’échelle européenne et internationale pour la défense de ce droit humain fondamental s’est renforcée en solidarité avec les femmes du monde entier. Le film
“Femmes d’Argentine - Que Sea Ley” de Juan Solanas et sa diffusion en France permet de rappeler les conséquences de la criminalisation de l’avortement : 1 femme toutes les 9 minutes meurt des
suites d’un avortement clandestin dans le monde.
Un droit toujours pas « légitime »
« Je suis désolée de vous appeler pour ça… » nous ont répété des femmes lors de nos permanences téléphoniques du Numéro Vert National « Sexualités – IVG – Contraception » 0800 08 11 11 pendant le
confinement, période au cours de laquelle les difficultés d’accès à ce droit se sont renforcées.
Des avancées à renforcer et à défendre
En réaction, des nouvelles pratiques pendant la crise sanitaire ont été mises en place pour faciliter l’accès à l’avortement. Nous saluons les décrets qui ont assoupli cet accès et nous appelons
à leur maintien et leur généralisation. La télémédecine, l’accès à l’IVG médicamenteuse jusqu’à 9 semaines d’aménorrhée en ville et l’accès à l’IVG en un seul rendez-vous sont des pratiques
qui permettent aux femmes un accès facilité et plus rapide au droit à l’IVG, en respect de leur choix.
Le confinement a augmenté les demandes d’IVG après 14 semaines d’aménorrhée. Forcer les personnes à continuer une grossesse non-désirée est une violence faites aux femmes contre laquelle nous
luttons. Lorsqu’elles ont les moyens financiers, les femmes se rendent dans les pays européens ayant une législation plus progressiste que la France. Nous dénonçons cette inégalité sociale et
économique à l’image de l’accès à l’avortement dans les années 1960 où seules les femmes ayant les moyens pouvaient avorter. Le Planning revendique la dépénalisation totale de l’avortement. Il
souhaite obtenir en France - dans un premier temps - une équité de droit avec les pays les plus progressistes : soit 24 semaines d’aménorrhée.
Les derniers chiffres 2019 de la DREES sur l'avortement, sont en augmentation. Ceci nous montre que les femmes ont pu avoir accès à cet acte, même les plus précaires. Pour autant, ceci montre
également que l'information, la contraception et la prévention sont encore difficiles d'accès en 2020 et restent chers.
En cette période de crise sanitaire, nous continuons à nous mobiliser pour défendre l’accès au droit à l’avortement et à l'information, aux côtés de nos partenaires associatifs, féministes,
LGTBQI+, des professionnel.le.s de santé et des parlementaires pour que nous soyons tout.e.s libres de nos choix en France et à l’international.
COMMUNIQUE DE PRESSE DE LA
CONFEDERATION NATIONALE DU PLANNING FAMILIAL Gisèle Halimi, une grande figure du combat féministe.
Le Planning familial a appris avec tristesse le décès de Gisèle Halimi, avocate et militante pour les droits
des femmes.
Nous rendons hommage à cette militante féministe, engagée contre la torture et dans la défense des
militant.e.s du FLN, et notamment de Djamila Boupacha, aux côtés des Palestiniens dans la revendication de leurs droits.
Gisèle Halimi a également été une figure majeure des mobilisations pour les droits des femmes, en
particulier le droit à l’avortement. En 1971, après le succès du manifeste des 343 femmes ayant déclaré avoir avorté, dont elle est signataire, elle crée l’association “Choisir” aux côtés de
Simone de Beauvoir, Delphine Seyrig et Christiane Rochefort. Dans un contexte où l’avortement est fortement réprimé, Choisir a pour objet, d’une part la défense des femmes poursuivies pour
avortement et d’autre part l’abrogation de la loi de 1920, en utilisant des moyens de lutte légaux, comme les procès.
En 1972, lors de celui qui est resté dans l’histoire sous le
nom de “procès de Bobigny”, elle défend Marie-Claire Chevalier, mineure accusée d’avoir avorté alors qu’elle était enceinte suite à un viol, ainsi que sa mère et les personnes l’ayant aidé à
avorter. Le talent et la force de Gisèle Halimi sont d’avoir fait que ce procès devienne non plus celui d'une femme et de celles qui avortent mais le
procès de l’avortement clandestin. Ajouté aux mobilisations féministes, cet événement a été un accélérateur pour la dépénalisation de
l’avortement, finalement obtenue dans la loi du 17janvier 1975, dite loi Veil. Ce combat est toujours d'actualité pour les droits des femmes, en France et dans le monde. Une femme meurt toutes
les 9 minutes d'un avortement clandestin. Nous continuerons ce combat, en permettant à toutes et tous d’avoir accès à ce droit, et en continuant à l’améliorer.
En1978, elle se saisit à nouveau d’un procès, celui intenté
par deux jeunes femmes victimes de viol aux trois hommes qu’elles accusent, pour faire de cet événement une tribune contre le viol et faire ainsi changer les mentalités : ce ne sont pas aux
victimes de porter la honte et la culpabilité d’avoir été victime de viol. Ce procès ouvre la voie vers une loi faisant du viol un crime, en 1980.
Plus tard, à travers l’association “Choisir-La cause des femmes” et la clause de l’Européenne la plus
favorisée, Gisèle Halimi a porté le projet d’une Union européenne dans laquelle les femmes auraient accès aux législations qui sont les plus favorables dans les différents pays.
En luttant pour l'avancée des droits des femmes aujourd'hui, pour l'accès à l'avortement et pour une
meilleure prise en compte de la parole des femmes dans les violences, en affirmant qu’aujourd’hui nous souhaitons être “Libres de nos choix”, nous
lui rendons hommage.
Emotion constante ?
16 juillet 2020. Isabelle Alonso
Emmanuel Macron s’est exprimé avant-hier. Il avait des choses à nous dire. La vidéo intégrale est en ligne. Aux alentours de la vingtième minute, il est interrogé sur la nomination de Darmanin.
J’aime bien quand une prise de parole éclaire une réalité. Vous voulez savoir comment c’est organisé, dans la tête d’un premier de cordée?
Il a dit des choses très vraies: « Aucune cause n’est défendue justement si on le fait en bafouant les principes fondamentaux de notre démocratie… » C’est bien vrai, ça.
Rappelons au passage, ça aide à réfléchir, que dans notre « démocratie » bardée de grands principes, il a fallu un siècle de plus aux femmes qu’aux hommes pour obtenir le droit de vote
(principe fondamental de la démocratie) et que dans notre pays et ses principes fondamentaux un violeur sur cent (UN SUR CENT, nom de nom!) va en prison. Alors disons que les grands
principes sont à géométrie variable et que les femmes se trouvent dans leur angle mort. C’est ballot, hein…
Reste à déterminer qui bafoue et comment. Il précise: « …si à partir du moment où quelqu’un est accusé mais pas jugé il devient la victime d’un jugement de rue ou de réseaux sociaux parce
qu’il y a une émotion et je peux comprendre cette émotion parce que je partage la cause ( …/…) notre démocratie change de nature et devient une démocratie d’opinion.. »
Il y a une victime dans cette affaire. Qui? Darmanin, qui d’autre? Victime de quoi?
D’un jugement. Oui, on sait, merci: il est en cours de jugement pour une affaire de viol qui remonte à plus de dix ans. Nous ne sommes pas en terrain rapide. Mais il ne parle pas de ça, le Prez.
Darmanin serait la victime d’un jugement « de rue ou de réseaux sociaux ». Tu m’étonnes John!
C’est tout ce que nous avons, la rue pour les manifs et les réseaux sociaux pour la parole. Historiquement c’est une première: les féministes communiquent. Entre elles et avec la société. Et
c’est légitime. Et de toutes façons on ne demande pas leur avis à ceux qui ont des institutions à leur service. On n’est pas du même côté de la barricade. Eux, ils ont de la présomption
d’innocence plein la bouche et des filets judiciaires qui laissent passer 99 poissons sur cent. Nous, nous accordons aux victimes la présomption de vérité. La différence, c’est que celle ci
n’existe pas dans le droit français. Ce qui permet de retourner allègrement les situations et de poser les victimes en coupable et ce pauvre Darmanin… en victime.
"De toutes façons, et sans entrer dans les détails, il reste une question que Macron ne semble pas se poser: confie-t-on un portefeuille à un homme qui reconnait avoir sollicité un rapport sexuel
en échange d’une faveur que seule sa position lui permet d’accorder? Perso, je n’ai pas besoin de connaître les futurs résultat de l’enquête qui le concerne (je suis prête à parier une sauce
gribiche sans tête de veau, qu’il va en sortir plus blanchi qu’un chou fleur…) pour trouver que ce comportement signale une personnalité de merde qui ne peut rien
faire de bon. J’imagine que tout ce que Macron attend de lui, c’est qu’il rapporte quelques voix de cette frange de la droite qui flirte avec l’extrême droite et où Darmanin se sent comme dans
ses pantoufles, tout douillet tout confort…
Macron, lui, est tranquille dans ses bottes. Il assume: « …j’ai eu une discussion avec lui, parce que c’est un responsable politique intelligent, engagé, blessé par ces attaques… Notez qu’il
parle d’engagement, d’intelligence, mais pas d’intégrité, territoire inconnu en macronie. Il mentionne une blessure. Pas celle qu’il inflige. Celle qu’il subit, le pauvre. Une victime, vous
dis-je! Il poursuit: « il y a une relation de confiance, d’homme à homme si je puis dire… » Et avec cette victime blessée il a une relation de confiance, voyez vous. Oui, oui, confiance. Et là,
juste après ce petit calin à Darmanin, tout roudoudou tout gentil, voilà que le retour du refoulé, cette apparition en plein discours de ce qu’on cherche à taire depuis le début, à grand renforts
de solidarité affirmée avec « la cause », voilà que la queue du loup dépasse sous le jupon de mère-grand, et il lâche: « d’homme à homme« . Voilà, voilà… Tout est dit! Tout! C’est d’homme à homme
que ça se passe « entre président et ministre nommé« . A la mec, à la virile, à la traditionnelle, accolade et tape dans le dos. Ce n’est pas la présomption d’innocence qui l’anime, ça c’est
l’argument officiel présentable. Ce qui compte vraiment c’est ce qui se passe d’homme à homme, entre soi, entre eux. Ils parlent le même langage, défendent les mêmes intérêts. Et les brailleuses,
dans la rue, nous les consternent sans vraiment les inquiéter."
MEDIAPART . 06.05 2020
En finir avec le Corona… viril !
Soignantes, caissières, aide-ménagères, ouvrières: le voile se lève sur ces bataillons invisibles, mais ce sont les hommes qui caracolent sur les plateaux télé ou dans les lieux de
pouvoir.
Manon Aubry (eurodéputée LFI), Clémentine Autain (députée, Ensemble-LFI), Esther Benbassa (sénatrice EELV), Marie-George Buffet (députée communiste), Elsa Faucillon (députée
communiste), Caroline Fiat (députée, GRS-LFI) Aurore Lalucq (députée européenne, Place publique), Roxane Lundy (conseillère municipale à Beauvais, Génération.s), Claire Monod
(coordinatrice de Génération.s), Christine Poupin (porte-parole du NPA), Gabrielle Siry (porte-parole du PS), Sandra Regol (secrétaire nationale adjointe EELV)
Confronté à l’impréparation du pays face à l’arrivée du Covid-19, le Président de la République s’est réfugié dans une rhétorique guerrière. Sur le front, les gros bataillons n’ont pas des
gueules de soldats. Elles sont soignantes, caissières, aide-ménagères, ouvrières du textile… Elles vivent pour beaucoup
d’entre elles dans des territoires stigmatisés et largement abandonnés par l’État. Elles organisent le soin, l’approvisionnement, la solidarité. Elles font vivre l’économie de nos vies. À la
maison, elles ont souvent une autre journée de travail qui les attendent puisque les tâches domestiques et parentales, accrues en période de confinement, sont encore très majoritairement
l’apanage des femmes. Comme tant de femmes par ce temps de crises, elles s’improvisent éducatrices en raison des écoles
fermées ou couturières pour les masques qui manquent.
Alors que le voile se lève sur ces invisibles, les hommes envahissent les espaces visibles. Ils caracolent sur les plateaux de télévision, à l’Assemblée nationale et dans les centres de
pouvoir. À l’aise dans l’atmosphère virile de la “guerre contre le virus”, des hommes
se succèdent, avec entrain ou arrogance, pour donner leur avis et dispenser leurs savoirs. C’est la liste interminable d’experts à toute épreuve qui occupent les émissions d’information en
continu, à en faire douter qu’il existe une femme médecin ou une économiste dans ce pays! Ce sont ces profils uniquement masculins qui nous “racontent le monde d’après” comme l’a affiché
en Une le journal Le Parisien. C’est un Bruno Le
Maire, “combattant en première ligne”, selon un article du Figaro assorti d’un cliché où le ministre est photographié dans une pose bien virile, portable à la main, sous les lambris
de la République. Ce sont encore ces deux premières heures et demie de débat sur le dé-confinement à l’Assemblée sans une seule voix de femme –la première sera celle d’une vice-présidente de
l’instance parlementaire, venue prendre la relève de Richard Ferrand.
C’est la liste interminable d’experts à toute épreuve qui occupent les émissions d’information en continu, à en faire douter qu’il existe une femme médecin ou une économiste dans ce pays!
La sous-représentation des femmes dans les lieux de pouvoir n’est pas nouvelle mais nous ressentons un terrible retour en arrière, au moment même où les femmes se trouvent concrètement au
coeur du cyclone. Pour eux les spotlights, les discussions sérieuses sur l’économie, la crise, la guerre. Comme si les hommes étaient les seuls sachants, les uniques dépositaires de
solutions. Pendant ce temps, les femmes s’occupent de tenir la main des anciens dans les Ehpad, pour un salaire de misère, regardent la courbe du chômage grimper avec la crainte des premières
concernées puisqu’elles forment les gros bataillons de précaires, préparent l’essentiel des repas dans toutes ces maisons refermées sur elles-mêmes, et dans lesquelles les violences
conjugales explosent.
Cette répartition est inacceptable. Revaloriser les métiers féminisés, du soin notamment, est urgentissime. Investir significativement pour lutter contre les violences intra-familiales ne
peut plus être remis aux calendes grecques. Partager les temps de la vie et les revenus est un objectif crucial pour la justice sociale, la transition écologiste, l’égalité entre les hommes
et les femmes. Pour y arriver, la parole publique et les décisions doivent être assurées par les deux sexes, à égalité. Pour panser et penser en ce temps de crises multiples, les femmes ont
leur mot à dire. Et l’on peut même affirmer que par notre histoire, celle de la moitié de l’humanité opprimée en raison de son identité de genre, par notre quotidien culturellement et
socialement différent de celui des hommes, notre voix au chapitre serait décisive pour dégager une voie émancipatrice pour toutes et tous.
La sous-représentation des femmes dans les lieux de pouvoir n’est pas nouvelle mais nous ressentons un terrible retour en arrière, au moment même où les femmes se trouvent au coeur du cyclone.
La bataille contre le Covid-19 a exacerbé la réalité
politique de nos sociétés, faisant apparaître au grand jour comment la testostérone fait figure d’attitude naturelle pour répondre aux défis qui nous font face. Pourtant, derrière les
agitations virilistes et l’omniprésence masculine, la contribution des femmes à la résilience collective est incontournable. Tout fonctionne comme si la vague #MeToo et toutes les luttes
féministes de notre temps n’avaient pas existé. Or cette vague dit combien nous ne voulons plus être enfermées dans le silence et l’invisibilité. Nous aspirons à être des sujets à part
entière de notre vie et à participer à part égale avec les hommes à la vie de la cité. Nous, femmes politiques de gauche et écologistes, en avons assez de ce monde hyper-masculinisé.
On se lève et on le dit!
Alors on se lève et on le dit.Ce mercredi 6 mai, nous organisons un meeting virtuel à 17h30 sur les réseaux sociaux.
Des femmes y feront encore une fois la démonstration de leur contribution essentielle au débat d’idées, à la culture, à l’économie, à la politique, au soin, à l’éducation, à l’information, bref à
la vie collective. Le monde d’après sera féministe ou ne sera pas.
confinement, violences, ... Mais voici une vidéo pleine d'espoir "PARTIR" réalisée au Foyer Adalea à Saint Brieuc par lacavaLe.
Avec le confinement, soyons tous et toutes attentifs...
Faisons circuler les numéros d’urgence! Et n'hésitons pas à nous en servir!
Ces contacts sont destinés aux victimes de violences, enfants et adultes.
Ils sont aussi destinés aux témoins de violences.
Même si vous n’êtes pas sûrs qu’il y a violences, demandez conseils pour réagir au mieux.
Appeler le 119, numéro d’appel pour l’enfance en danger, joignable 24/24 et 7jr/7; les appels d’enfants sont
prioritaires. L’appel, gratuit depuis tous les téléphones, n’apparaît sur aucun relevé téléphonique.
Cellule de Recueil des Informations Préoccupantes, dans le Finistère au 02 98 76 63 36.
Pendant le confinement, permanence skype du lundi au vendredi de 9h à 12h et de 14h à 16h, sous le pseudo Alexis Danan
35.
Violences femmes info :3919(9h à 22h du lundi au vendredi, 9h à 18h le samedi et le dimanche). Appel anonyme et gratuit
Possibilité pour les victimes de violences d’aller en pharmacie donner l'alerte, un dispositif a été crééavec comme objectif que
les forces de l'ordre puissent intervenir en urgence.
Collectif Féministe Contre le Viol : 080059595
Planning Familial 29 :permanences téléphoniques et mails.
Numéro vert du Planning Familial national : De 9h à 20h du lundi au samedi au 0800 08 11 11
Site Internet: arretonslesviolences.gouv.fr Plateforme de signalement des violences sexuelles et sexistes pour signaler des violences
et bénéficier d’assistance, disponible sur, 24heures sur 24, 7 jours sur 7.
Envoyer unmessage (SMS) au "114", 24h/24 et 7j/7 pour alerter police, gendarmerie, SAMU et pompiers des violences
intrafamiliales. Ce service est gratuit.
Pour tout cas de danger grave et immédiat, avec nécessité d’une intervention sur place: services de police ou de gendarmerie (17 ou
112), les pompiers (18 ou 112) ou le Samu (15).
·
[LETTRE ENVOYEe AU MAIRE PAR PLUSIEURS ASSOCIATIONS SUR LE LOGEMENT D URGENCE] dont le Planning familial de
Doaurnenez
Monsieur le Maire,
Nous sommes plusieurs associations de Douarnenez à partager des inquiétudes et questionnements concernant l’hébergement d'urgence à Douarnenez dans le contexte de la crise
sanitaire du Covid19.
Nous avons plusieurs fois sollicité la mairie et le CCAS pour nous informer de la démarche à suivre lorsque les demandes nous parviennent de personnes sans logement, mal
logées ou en danger dans leur logement.
La mairie renvoie systématiquement vers le CCAS et le CCAS vers le 115.
Dans un récent communiqué de presse, Droit à la ville Douarnenez et Fraternité s’inquiétaient de la saturation du 115. Nos inquiétudes se sont confirmées suite à un
entretien que nous avons pu avoir avec les services du 115 ce matin.
Quelles sont les difficultés que rencontre le 115 ?
Le 115 est un service saturé en temps "normal" et il l'est encore plus depuis l'annonce du confinement lundi 16 mars.
La plupart des hôtels étant fermés, le 115 se retrouve en grande difficulté pour trouver des hébergements pour toutes les personnes qui les sollicitent. Nous savons qu'à
Douarnenez deux hôtels continuent pour le moment à héberger des personnes sur demande du 115 ou du CCAS. Et nous savons qu'au moins deux personnes y sont hébergées en ce
moment. Ces hébergements sont t-ils durables et propices aux mesures de confinement ?
Ainsi, le 115 souhaiterait que les maires prennent des mesures d'urgence pour ouvrir des lieux d'hébergements, ce qui permettrait de répondre à toutes les demandes que
leur services reçoivent. A Brest, par exemple, la Mairie a décidé de réquisitionner l'Auberge de Jeunesse. La mairie de Rennes de son coté a demandé à l’État de
réquisitionner des chambres d’hôtel dans sa ville.
Face aux besoins de logements et de mise en sécurité qui vont très certainement augmenter dans les jours et semaines à venir, quelles mesures vont être prises à Douarnenez
?
Les femmes victimes de violence dans leur foyer doivent savoir qu'elles pourront être relogées immédiatement si elles quittent leur domicile. Les personnes mal logées ou
subissant une précarité énergétique doivent savoir qu'elles pourront être aidées et relogées si besoin.
Les personnes sans titre de séjour devraient également pouvoir bénéficier d'un hébergement d'urgence, leur situation administrative ne devant pas être un motif de refus.
Du coté des associations, nous devons être informé.e.s au plus vite des mesures prises pour orienter les personnes.
Il est indispensable d'informer largement sur les possibilités de logements d'urgence pour inciter les personnes en danger à se manifester.
Même si les logements d'urgence et d'hébergements temporaires à Douarnenez sont pleins, il reste des solutions:
Réquisitionner des logement HLM de Douarnenez habitat;
réquisitionner des chambres d’hôtel ou des meublés touristiques;
et sûrement bien d'autres solutions... que vous ne manquerez pas de mettre en place.
Renvoyer vers le 115 ne suffit pas et les agents du 115 en appellent à la responsabilité des maires pour trouver des solutions d’hébergement.
Nous sollicitons un rendez vous téléphonique au plus vite avec vous ou vos services afin que vous nous informiez des mesures que vous ne manquerez pas de mettre en place
pour permettre la protection de toutes et tous et éviter la multiplication de situations de mise en danger sur notre territoire.
Dans l'attente d'un retour rapide de votre part,
Cordialement,
CONFINEMENT ET VIOLENCES SEXUELLES
La période que nous traversons met à l’épreuve
notre capacité à nous montrer solidaires; elle appelle aussi une responsabilité de chacun.e à se maîtriser face à ses propres accès de violences et à
agir avec autant de calme que possible, sans s’en prendre aux personnes avec qui l’on partage un même espace de vie. Mais nous savons bien quecette épidémie qui nous impose de vivre confiné.e.s dans nos logements va considérablement aggraver la situation des
femmes et des enfants victimes de violences. Parallèlement, le bureau du Planning familial, comme tous les services municipaux d'accueil au public, est fermé.
Mais le téléphone et la messagerie restent actifs et nous pouvons, sur rendez-vous, continuer nos accueils anonymes et gratuits dans une pièce qui nous est mise à disposition, du lundi au vendredi de 10h à 12h, par la Mairie,
dans les locaux du CCAS.
Il va de soi que les mesures règlementaires de « barrières de prévention » seront prises.
IL EST CONSEILLE DE NE PAS SORTIR, MAIS SI BESOIN, FUYEZ !!! ET APPELEZ-NOUS
!
Il n'y a pas que le covid19 !!!
IMPORTANT A
SAVOIR AUSSI !
En cette période de confinement, on peut aussi se faire délivrer une contraception à la pharmacie, même si on n'a pas pu renouveler son
ordonnance. Il suffit de présenter l'ancienne.
Cette année, le Planning de Douarnenez va fêter ses 10 ans !
10 années d'engagements, de luttes, de solidarité, de convivialité, de déceptions mais aussi de beaucoup de bonheur...
On vous souhaite à toutes et tous la même chose pour 2020 !
COMMUNIQUE DE PRESSE
Niort le 27/10/2019
#OnEstLePlanning, et on en est fier.e.s !
Le 30ème congrès du Planning Familial vient de se terminer à Niort. Nous sommes fièr.e.s de réaffirmer que notre
mouvement est un mouvement politique, féministe, d’éducation populaire. Un mouvement de transformation sociale, pour une société juste, laïque,inclusive et égalitaire. Sans esquiver les débats,
le congrès a réaffirmé les valeurs fondamentales du Planning et leur mise en pratique avec l’accueil inconditionnel de toutes les personnes et leur inclusion dans le mouvement, sur le terrain
comme dans les instances de gouvernance. C’est un mouvement plus fort qui ressort de ce congrès, décidé à défendre les orientations votées et des valeurs qui essuient des attaques permanentes.
Tant qu’une femme n’aura pas accès aux droits fondamentaux, tant qu’une femme vivra les conséquences de politiques migratoires injustes, ensemble nous nous battrons. Tant que le droit de vivre sa
vie sexuelle en toute liberté, sans contrainte ni dépendance, ne sera pas respecté comme un droit fondamental, nous nous battrons. Tant que des personnes subiront des discriminations et violences
sexistes, sexuelles, liées à leur orientation sexuelle ou à leur identité de genre, nous nous battrons Tant que chaque jeune ne pourra accéder à l’information et à l’éducation nécessaires pour
être en capacité de faire ses propres choix, nous nous battrons. Ces combats, nous souhaitons les mener avec celles et ceux qui partagent ces valeurs, en France, en Europe et à l’International,
car ils dépassent largement nos frontières. Nous nous opposerons à toutes les politiques qui attaquent les droits et les libertés, et qui font le lit des populismes et de l’extrême droite. Nous
sommes solidaires des femmes algériennes, des femmes kurdes, des femmes d’Amérique Latine et de toutes les personnes qui luttent aujourd’hui pour leurs libertés, pour leurs droits, pour la
démocratie, pour l’égalité. Nous lutterons tant qu’il le faudra pour que chaque personne puisse jouir de ses droits ! Nous sommes fières de faire mouvement : #OnestlePlanning ! On continue
!
Des articles qui nous ont fait rire, qui nous ont appris ou rappelé des choses, des moments de l'histoire à ne pas oublier... bref un espace commun pour se tenir informé de l'actualité.
N'hésitez pas à nous contacter pour que nous rajoutions un article si nous sommes passés à côté. Bonne lecture!
Voici la contribution de l'AD29 pur le prochain Congrès du Planning familial qui se tiendra en octobre à Niort.
PROPOSITION DE TEXTE SUR LES VIOLENCES FAITES AUX ENFANTS
Lutter contre les violences faites aux femmes implique nécessairement de lutter contre les violences faites aux enfants. Les deux sont intrinsèquement liées. L’OMS reconnait en
2010 que: “L’exposition précoce à la violence est pour les filles le premier facteur de risque de subir des violences sexuelles à l’âge adulte. Pour les garçons c’est le premier facteur de risque
d’excercer de la violence à l’âge adulte.”
Selon Mr Grouchka de la Haute autorité de santé publique, “on peut craindre qu’on passe à côté de 90% des maltraitances sur enfants” en France. Le Planning Familial doit
participer à visibiliser les violences faites aux enfants, dont l’inceste et les autres violences sexuelles. Il doit œuvrer à faire connaître leur ampleur.
Par le biais des interventions scolaires, les membres du Planning rencontrent déjà de nombreux/ses mineur-e-s et les informent sur leurs droits et les ressources disponibles
pour les aider. Statistiquement, plusieurs enfants par classes subissent des violences, notamment sexuelles, principalement dans leurs familles. Les militant.e.s de terrain doivent nécessairement
être préparé.e.s à accueillir la parole des enfants. Le Planning Familial doit penser une manière appropriée de venir en soutien à ces enfants dans un contexte institutionnel défaillant.
Parallèlement, la place des enfants dans les violences conjugales n’est pas toujours prise en compte dans nos accompagnements. Dans le cadre de l’accueil au Planning, nous
sommes en lien avec des enfants de femmes victimes de violences. Ils/elles doivent nécessairement être pris en compte en tant qu’enfants victimes de violences.
Le Planning Familial du Finistère propose que le Mouvement Planning Familial National inscrive explicitement la lutte contre les violences faites aux enfants dans ses objectifs
politiques.
Le Planning Familial du Finistère souhaite que soit lancé un travail de collecte auprès des AD pour appréhender globalement les actions du Planning sur la question des enfants.
Moment d'échanges privilégiés pour faire du commun sur nos expériences, ce travail permettrait également de recenser largement les difficultés et freins institutionnels à protéger les
enfants et à faire respecter leurs droits.
Le Planning Familial doit participer à exiger plus de moyens alloués à la politique de protection de l’enfance dans le contexte de sa forte dégradation*.
Nous souhaiterions la mise en place de formations spécifiques sur les violences faites aux enfants, pour les militant.e.s mais aussi pour nos partenaires. Ce serait encourager
l’émergence d’actions de prévention et cela servirait la capacité d’entendre ce que disent et montrent les enfants.
Cette demande est élaborée par l’AD29 en réponse aux grosses difficultés rencontrées avec l’éducation nationale par une association locale de prévention des violences faites
aux enfants. Alertée à ce sujet, l’AD 29 a décidé de créer un pôle enfance en 2018.
Quelques chiffres pour étayer nos propos
Les résultats de l'enquête réalisée en septembre 2014 pour l'association Enfant Bleue qui lutte contre la maltraitance faite aux enfants témoignent de l'ampleur du phénomène de maltraitance en
France: • 14% des Français déclarent avoir été victimes de maltraitances (physiques, sexuelles et psychologiques) au cours de leur enfance. • 45% suspectent au moins un cas de maltraitance dans
leur environnement immédiat (familles, voisins, collègues, amis proches). Par maltraitance on entend ici le fait d'avoir été régulièrement victimes de coups/menaces/insultes et ou d'avoir au
moins une fois été victime de viol/ agression sexuelle. 60% des personnes n'en ont parlé à personne. Parmis celles qui se sont exprimées, 64% n'ont pas été aidé. Parmis celles qui ont été aidé,
l'aide apportée a permis de mettre fin à la maltraitance dans 60% des cas. Seuls un français sur deux se dit sufisemment informé sur le sujet.
* Anne Tursz parle de disparition de la politique de l’enfance en France. Elle est pédiatre, épidémiologiste et directeur de recherche à l’Inserm, membre du collège du Haut Conseil de
santé publique et expert auprès du programme « Prévention de la violence et des traumatismes » de l’OMS.
Voir aussi la tribune dans le journal le « Monde » du 5 janvier 2019 d’un collectif de professionnels de la protection de l’enfance qui appelle les pouvoirs publics à
faire de cette thématique une cause nationale – ci-dessous:
« Nous dénonçons la non-protection de centaines d’enfants en danger » (Le Monde)
Dans une tribune au « Monde », un collectif de professionnels de la protection de l’enfance appelle les pouvoirs publics à faire de cette thématique une cause
nationale.
Tribune. Nous, éducatrices et éducateurs spécialisés, assistantes et assistants sociaux, psychologues, secrétaires, chefs de service du SIOAE 93 de l’Association vers la vie pour l’éducation
des jeunes (AVVEJ), soutenons pleinement la tribune des 15 juges des enfants du Tribunal de grande instance de Bobigny du 5 novembre 2018, dans laquelle ils dénoncent le naufrage de la
protection des mineurs en Seine-Saint-Denis.
Article réservé à nos abonnés Lire aussi Juges des enfants en Seine-Saint-Denis : « Notre alerte est un appel au secours »
Professionnels de l’enfance et de la famille, nous rencontrons, à la demande du juge des enfants, des familles dont un enfant se trouve en situation de danger, c’est-à-dire lorsque « sa
santé, sa sécurité, sa moralité sont en danger (…), ou que les conditions de son éducation, de son développement physique, affectif, intellectuel et social sont gravement compromises »
(art. 375 et suivants du Code civil). Ces mesures éducatives judiciaires ont pour objectif d’apporter un éclairage au juge sur la situation et l’histoire familiale, d’apprécier la nature et le
degré du danger, et d’accompagner l’enfant et ses parents dans les difficultés rencontrées, afin de tenter d’y remédier.
Nous partageons avec les juges des enfants, le constat dramatique d’une impossibilité de mener à bien les missions qui nous sont confiées par l’Etat et le Conseil départemental. Nous sommes
confrontés à une quantité grandissante de mesures éducatives qui viennent grossir les listes d’attente de tous ces enfants dont la situation de danger est avérée, et qui constituent des
« mesures fictives » pouvant attendre jusqu’à dix-huit mois.
Nous dénonçons la non-protection de centaines d’enfants en danger : près de 900 enfants sont en attente d’une intervention éducative décidée par le juge, dans le département de la
Seine-Saint-Denis. La situation devient alarmante : un enfant de 3 ans qui a été signalé par un membre de sa famille, son école ou un voisin, sera – sauf péril imminent – pris en charge
par notre service lorsqu’il aura au moins 5 ans. Or le temps d’un enfant n’est pas celui d’un adulte, et sa construction psychique pourra se trouver entravée de manière parfois irréversible
à cet âge.
Un coût énorme pour la société
Quand nous revoyons les familles plus d’un an après l’audience auprès du juge, la situation s’est dégradée, la parole s’est refermée, la relation de confiance avec parents et enfants est d’autant
plus difficile à établir. Trop souvent un placement de l’enfant devient inévitable, alors que notre travail doit lui permettre d’être aidé tout en restant dans sa famille.
Nos institutions passent tous les jours à côté de situations aussi dramatiques que celles qui émeuvent régulièrement l’opinion publique à travers des faits divers attirant ponctuellement
l’intérêt médiatique : infanticides, viols, incestes, conflits conjugaux, violences, drames humains, radicalisation… Oui, le manque de moyens financiers et humains maintient aujourd’hui des
enfants en situation de danger, alors qu’une politique de prévention précoce et de protection est le meilleur rempart à toute forme de violence.
Les conditions de travail intenables ne nous permettent pas d’assurer un suivi de qualité auprès des familles
Nous dénonçons une dégradation générale de la prise en charge des enfants dans le département. Les autres institutions avec lesquelles nous travaillons traversent les mêmes difficultés :
Aide sociale à l’enfance, Centres médico-psychologiques (CMP), secteurs de psychiatrie, service social, protection maternelle et infantile (PMI)… Les budgets sont insuffisants eu égard aux
besoins identifiés sur le département : un an d’attente pour une prise en charge psychologique en CMP, pénurie de foyers et de familles d’accueil, etc.
Les conditions de travail intenables ne nous permettent pas d’assurer un suivi de qualité auprès des familles. Le manque de considération pour nos métiers, cumulé à une perte de sens et des
responsabilités lourdes, des salaires bas et non revalorisés mènent à des difficultés de recrutement.
Article réservé à nos abonnés Lire aussi La protection des mineurs sinistrée
Et enfin nous dénonçons un coût énorme pour la société, qui pourrait être évité. Un enfant qui se construit dans un climat de violence physique, psychologique ou de carences affectives a plus de
risques de devenir un adolescent délinquant, un adulte vulnérable qu’il faudra protéger ou dont il faudra protéger la société.
Ainsi, nous, professionnels du SIOAE 93 de l’AVVEJ, portant la responsabilité de ces « mesures fictives » ordonnées par les juges des enfants du tribunal de Bobigny, demandons
à l’Etat de toute urgence de réfléchir de manière globale aux conséquences de l’insuffisance de la protection des mineurs en danger dans notre pays, de décider de moyens supplémentaires au plus
vite, et de faire de la protection de l’enfance une cause nationale afin de proposer des solutions pérennes.
A l'approche du 25 novembre ...
C'EST LA RENTREE !
Pionnière dans la lutte pour les droits
des femmes, Olympe de Gouges devient en 2016, la première femme politique à avoir sa statue à l'Assemblée nationale.
Décès de Françoise Héritier Communiqué de
presse. 17 novembre 2017
"Si la fécondité est le lieu central de la domination masculine, il s’en suit que la prise par les femmes du contrôle de leur propre fécondité revient pour elles à sortir du lien
de domination. Là est le levier d’un changement majeur pour l’humanité toute entière."
Nous rendons hommage à Françoise Héritier, décédée cette nuit ! Respect pour cette rare femme anthropologue, qui a travaillé tout au long de sa vie à étudier le système de domination masculine et
à déconstruire les idées reçues sur le féminin et le masculin. Egalement première présidente du Conseil National du Sida dans les année 90, elle a permis de nombreuses réflexions notamment sur
l'évolution de la maladie et ses représentations.
Lors d'une interview en octobre dernier, elle prenait la parole pour dénoncer encore et toujours le système patriarcal, et les violences faites aux femmes. En 2001, elle s'exprimait déjà sur la
seule manière de sortir de ce système, et cela "consisterait à prendre conscience des mécanismes de répulsion,... de haine ou de mépris afin de les réduire à néant grâce à une éducation de
l'enfant relayée par tous".
Ce combat est encore plus d'actualité aujourd'hui. A travers ses écrits et réflexions, le Planning continuera cette lutte pour l'égalité des sexes.
Le droit à disposer de son corps, est un droit fondamental pour les femmes.
Aucun pays démocratique ne peut dénier ce droit ou en restreindre l’accès.
Nous exigeons que nos gouvernements nationaux, le Parlement européen et le Conseil de l’Europe garantissent ce droit fondamental.
En solidarité avec toutes les femmes européennes, nous signons cette pétition qui sera déposée au Parlement européen à Bruxelles le 28 septembre 2017.
NOUVEAU !
Une application téléchargeable
sur les téléphones portables
pour accompagner la prise de pilule.
Le Planning familial du Finistère vous invite lundi 3 juillet à
19h, à un rassemblement, devant ses locaux, au Centre Gradlon à Douarnnenez, pour un dernier hommage à Simone Veil.
COMMUNIQUE DE PRESSE DE LA
CONFEDERATION NATIONALE. 30 juin 2017
Décès de Simone Veil
C’est avec une immense tristesse que le Planning
Familial apprend le décès de Simone Veil.
Nous rendons hommage à cette femme engagée qui s’est battue pour faire adopter en 1974 la loi autorisant l’interruption volontaire de grossesse.
Attaquée, de manière très violente, par une assemblée nationale très majoritairement masculine, Simone Veil n’a jamais transigé sur ce point fondamental : l’avortement est un choix qui doit
appartenir aux femmes, et non aux médecins.
En refusant de fermer les yeux sur la situation vécue chaque année par des dizaines de milliers de femmes contraintes d’avorter dans la clandestinité et dans des conditions sanitaires
dangereuses, Simone Veil a contribué à mettre fin à une profonde injustice. Car les femmes les plus exposées au danger étaient également les plus démunies, celles qui n’avaient pas connaissance
des réseaux, comme le MLAC et le Planning Familial qui pratiquaient des avortements sécurisés de manière illégale dans le cadre d’un mouvement de désobéissance civile.
Le combat de Simone Veil demeure d’une brûlante actualité. Aujourd’hui encore, une femme meurt toutes les 9 minutes dans le monde des suites d’un avortement clandestin.
Pourtant en France et en Europe, les opposants au droit de choisir s’organisent pour attaquer et entraver ce droit fondamental des femmes.
« Il suffit d’écouter les femmes », disait Simone Veil.
Pour cette liberté et ce droit, contre la stigmatisation et la désinformation, le Planning Familial continue à agir pour que toutes les femmes, ici et ailleurs, soient écoutées, et accèdent
à ce droit de façon pleine et entière.
C’est le plus bel hommage que nous puissions rendre à Simone Veil.
Mardi 25 octobre à 20h45 sur Tébéo et TébéSud : Les Chevalières de la Table ronde.
Liberté, sexualités, féminisme,... le documentaire de Marie Hélia, "les Chevalières de la table ronde" revient sur 50 ans de luttes pour les droits des femmes.
Immersion avec celles qui se sont engagées pour la cause en Bretagne.
Une première victoire pour les femmes polonaises
Communiqué de presse
06/10/2016
Le Planning salue la décision du Parlement polonais de voter contre le projet de loi qui visait à bannir complètement le droit à l’avortement. La mobilisation des femmes polonaises et la
solidarité internationale a eu raison des relents liberticides des mouvements antichoix. Cette excellente nouvelle, qui ne saurait néanmoins nous faire oublier que la législation polonaise
demeure extrêmement restrictive, intervient à la fin de la conférence EuroNGOs qui s'est close hier, et qui a réuni à Paris 176 représentant.e.s de la société civile, des agences onusiennes, et
des gouvernements européens engagé.e.s dans le champ des droits et de la santé sexuels et reproductifs (DSSR).
L’édition 2016 a porté notamment sur l’Agenda 2030 et les défis liés à sa mise en œuvre. Un an après le lancement des Objectifs du développement durable, les conférenciers.ères ont réfléchi
collectivement aux stratégies et moyens concrets pour atteindre ces objectifs à l’échelle internationale, nationale et locale. Cela concerne tous les pays du monde, puisque, pour la première
fois, les objectifs fixés par l’agenda des Nations Unies sont universels, et ne concernent pas seulement les pays du Sud.
De nombreuses interrogations sur l’Europe étaient également à l’ordre du jour. En effet, l’Europe peut-elle toujours se considérer comme progressiste, alors que selon une étude qui
sera publiée à la fin de l’année 15% des parlementaires européens adhèrent aux idées des antichoix ? Les agissements de groupuscules réactionnaires minoritaires mais bien organisés doivent nous
faire redoubler d’efforts pour garantir un accès universel aux droits et santé sexuels et reproductifs.
L'exemple polonais aujourd’hui donne de l’espoir pour les mois et années à venir à toutes celles et ceux qui se battent au quotidien pour la défense des droits humains fondamentaux dont font
partie les droits sexuels.
Tribune dans Libération du 18/08/2016, écrite par Nancy Huston :
Et si les jeunes hommes qui se tournent vers Daech ne toléraient pas leurs propres faiblesses ?
Et transformaient leur terreur intime en une terreur politique ?
Face au fanatisme, il faut prendre conscience de l’importance du corps et des pulsions.
Quand les virilités partent en vrille
Face au fanatisme et au populisme, comment faire entendre la parole des penseurs et des humanistes ? Sujet, donné d’avance, d’un débat auquel j’ai récemment pris part à Avignon. Le problème,
c’est que l’humain ne commence pas par la religion ou la politique mais par le corps. Avant d’être un gentil penseur humaniste, fleuron de la civilisation occidentale, on est un fœtus puis un
gamin, perpétuellement en interaction avec autrui. Or le fanatisme et le populisme parlent tous deux au corps, aux pulsions. Ils parlent au besoin qu’ont chaque garçon et chaque homme,
différemment des filles et des femmes, d’exister, plaire, impressionner, appartenir. La parole des penseurs et des humanistes ne peut être reçue que par ceux qui mangent et dorment bien, font
l’amour à peu près comme ils le souhaitent, ne craignent pas pour leur survie. Si on oublie ça, on est dans la candeur… Le vœu pieux… La suffisance… Beaucoup plus que les femmes, les hommes ont
tendance à vivre leur virilité par solidarité (en se liant entre eux) et par procuration (en s’identifiant à d’autres hommes dont ils suivent et célèbrent les exploits). Dans les sociétés
traditionnelles, chaque garçon était valorisé et pris en charge par le groupe d’hommes et sentait son avenir viril garanti depuis l’enfance. Grâce à des rites de passage, l’apprentissage de la
chasse, de la guerre et d’un métier masculin, il avait sa place garantie dans la société. De nos jours, une majorité de garçons voient mal comment faire, quoi faire, qui imiter, à quoi
ressembler, pour se sentir homme - contrairement à ce que suggère la phrase la plus citée de Beauvoir, le «devenir homme» est plus ardu que le «devenir femme». Ayant compris qu’il fallait
admettre l’égalité entre les sexes, on est embêté par ce qui en pointe la différence. Pas trace d’un discours public au sujet de l’âge nubile. Or, à la puberté, les corps se réveillent à leur
sexualité naissante, préparent garçons et filles (qu’ils aient ou non l’intention de procréer) à se reproduire. On ne s’aperçoit pas à quel point le corps d’un garçon, les besoins et les
pulsions de son corps peuvent lui poser problème.
Que doit-il faire de ses désirs ? Une des fonctions pérennes des religions a été d’aider les mâles à organiser, gérer et contrôler leurs pulsions sexuelles. Faire de la masturbation un péché et
de l’adultère un crime était certes répressif, mais avait au moins le mérite de reconnaître le penchant inné des hommes pour ces comportements. A leur sujet, la société laïque demeure résolument
muette et les études de genre abandonnent le terrain en décrétant obstinément que «l’un est l’autre». «Les jeunes hommes d’aujourd’hui concluent un peu vite que leur instinct sexuel est
dérangeant, gênant, étrange et hostile à l’esprit», écrit Robert Bly dans l’Homme sauvage et l’enfant, l’avenir du genre masculin. Il faut écouter ce poète américain, instigateur
puis quasi-gourou des groupes d’hommes ayant brièvement fleuri aux Etats-Unis dans les années 80-90 : «La détresse des hommes s’est régulièrement accrue depuis les débuts de la
révolution industrielle, leur désarroi atteignant aujourd’hui une ampleur qui ne peut plus être ignorée.» Bly pointe «l’insuffisance des mythologies qui nous guident, lesquelles
occultent les affects et sentiments masculins, assignent aux hommes une place céleste plutôt que terrestre, leur apprennent à obéir aux pouvoirs forts».
Les intellectuels français ont l’habitude de taire ces vérités rustiques. Ils se défoulent en vénérant Sade, Lautréamont ou Houellebecq, et hurlent «Gnagnagnagna… Pauvre conne !» si on les
attaque à l’improviste, mais sont si fiers de leurs convictions égalitaristes qu’ils n’osent pas se rappeler leur propre puberté. Certains auteurs américains échappent à cette forme de
schizophrénie ; écoutons Ta-Nehisi Coates, brillant écrivain africain-américain, fils d’un Black Panther. Dans son autobiographie, The Beautiful Struggle (la lutte magnifique), Coates
écrit : «Il y avait le machisme bouillonnant de la puberté qui, la plupart du temps, se terminait par des échanges de coups. Il y avait l’absence des hommes et des pères, des hommes qui
pouvaient instruire les garçons en matière de nuance et d’intelligence. […] En présence des filles, j’étais paralysé de peur, et cette peur dissimulait une croyance dure comme fer que je n’avais
rien de valable à proposer ou à dire.» Que faire pour se prouver homme ? C’est là que les métaphores commencent à circuler, entre instruments et armes, sports et guerre, religions et
politique, virilité et pouvoir.
Coates, lui, décide d’apprendre à jouer du tambour. «Le djembé, la manière dont il pend entre les jambes, est la virilité même et attire spécialement les jeunes garçons à la recherche d’une
manière d’exprimer les changements qui crépitent à l’intérieur.» Plus tard, ayant maîtrisé la technique du djembé, Coates participe à une session de jam qui le comble : «La sensation
d’unité que cela m’avait donné pourrait être comparée avec le phénomène religieux. Face à mon sentiment d’échec, face au soudain abandon parental, faire du tambour ensemble était comme une séance
de spiritisme […]. Chacun jouait sa partie avec son propre son, mais nous ne faisions plus qu’un.» Cette même sensation d’unité se produit dans les moments critiques pour les membres d’une
équipe de foot ou d’une unité de combat. Par centaines de milliers, d’autres hommes participent à la joie qui envahit le corps des footballeurs ou des soldats et connaissent une sorte de virilité
par procuration. Les femmes, elles, cherchent rarement à exalter leur féminité à travers des activités collectives, que ce soit directement ou par procuration. Même là où elles pourraient le
faire, elles ne forment ni équipes de foot, ni groupes de percussion, ni armées.
Arrivant dans un bar juste après la victoire de l’Islande sur l’Angleterre, on tombe sur un bonhomme très ivre, tout joyeux que les Anglais aient pris une raclée et que la France n’aura donc pas
à les affronter en quart ou en demi-finale. On lui signale que si les Islandais ont battu l’Angleterre, ça n’ira peut-être pas tout seul pour la France. «Mais vous plaisantez ?
rétorque-t-il. On va les baiser, oui !» Et de joindre le geste au mot, prenant des deux mains une femme imaginaire et lui infligeant des coups de reins violents et répétés. Comme on
sourit de façon circonspecte, il se lance dans une diatribe, ponctuant chaque phrase d’un bras d’honneur : «Tout de même vous savez ce que c’est la France ! On le mérite ! On en a assez bavé,
on a été bombardés ! Alors que les Anglais, eux, se sont dégonflés… La France, on est allés au Mali, oui ! On les a eus, les connards ! Et voilà ! Toute l’Afrique, c’est nous, c’est la France !
On va lui faire sa fête à la Chine aussi !»
A l’école, dit Coates, face aux insultes et aux brimades des garçons blancs, «on se mit […] à tâtonner dans le noir à la recherche de notre virilité». Un jour, Fruitie, ami de
Coates qui se faisait régulièrement tabasser par la bande des Blancs, lâcha ce «joyau» : «Il m’avoua qu’il avait peur mais que, cerné par des malabars, il citait Rakim Allah et que ça le
rendait plus dur qu’il ne l’était l’instant d’avant.» Plus dur dans quel sens ? Dans tous les sens, inextricables. Etre plus dur, c’est être plus macho, plus homme, c’est bander, avoir le droit
de faire l’amour, connaître des femmes qui vous reconnaissent ce droit. Que raconte le rap de Rakim Allah ? «Vous êtes saint, vous êtes saint, il n’y a pas d’autre dieu que vous» d’une
part, mais aussi : «Les meufs se font poignarder dans le dos, jusqu’à ce qu’elles aient des spasmes» ;«Les gonzesses gémissent rien que pour approcher de mon trône / et humer mon eau de
Cologne et être seules avec Ra / Fête du sexe à la maison, je suis la testostérone.»
Ratés, esseulés, sans père ni autre modèle viril valorisant, humiliés, sans avenir crédible, sans la moindre perspective de séduire une femme en incarnant un des modèles acceptables de virilité
contemporaine (sinon superstar de la politique ou du sport, au moins détenteur d’un emploi valable), les jeunes Français et Belges qui, aujourd’hui, se tournent vers Daech ne se supportent pas.
Et comme il est insupportable de ne pas se supporter, ils transforment leur terreur intime en terreur politique. A l’époque de leur fécondité maximale, ils adhèrent à une idéologie virulente et
se fondent religieusement dans une masse masculine, comme l’ont fait les robespierristes, les bolcheviques, les SS, les guévaristes, les Khmers rouges… La liste est longue. Plutôt que de plaquer
sur ces comportements l’épithète facile et creux de barbares, on ferait mieux de se rappeler que ceux qui tiennent à se prouver une force impitoyable, ont été petits. Qu’ils se sentent
ou se savent encore faibles et poreux. «Je me suis toujours interdit toute compassion, déclare Hitler dans la Chute (2004) d’Oliver Hirschbiegel. J’ai toujours combattu mes
sentiments intimes de la même façon que les races inférieures, avec une vigueur brutale. Impossible de faire autrement.» Avant la définition folle et paranoïaque de l’ennemi extérieur (juif,
femme, homosexuel, etc.), on s’acharne contre l’ennemi en soi : sa fragilité. Si on oublie ça, on ne fera jamais que reprendre en les inversant leurs propres schémas manichéens, pauvres et
éminemment destructeurs. Il est probable qu’on ne puisse pas faire grand-chose face au fanatisme et au populisme des autres pays ; mais chez nous, le discours humaniste serait mieux entendu s’il
était moins chaste, moins châtié, moins châtré. S’il regardait en face le fait criant que les initiatives terroristes sont prises à 100 % par de jeunes corps mâles. S’il savait aborder,
explicitement mais avec délicatesse, la question du corps masculin. S’il songeait à aider les garçons français - surtout les plus économiquement et socialement vulnérables - à gérer leur puberté,
avec tout ce que celle-ci trimballe de pulsions, de passions et d’impatiences. Voici les questions qu’il s’agirait donc de poser : comment offrir à ces hommes autre chose en matière de liberté
sexuelle que la pornographie ? Autre chose en matière d’emploi que le deal ? Autre chose en matière de respect que les injures et vexations auxquelles ils sont exposés depuis l’enfance ? Autre
chose en matière d’avenir que le RSA et des CDD ? Là, on aura peut-être jeté enfin une pierre dans le jardin du fanatisme et du populisme.
Disparités géographiques, problèmes de confidentialité : un rapport fait le point sur l'IVG
Un rapport ministériel détaille la situation en France en se basant sur l'année 2015. Si le nombre d'IVG reste stable, la commission
appelle à la vigilance sur certains points, notamment sur la question de confidentialité.
Disparités géographiques, problèmes de confidentialité : un rapport fait le point sur l'IVG
C’était un des souhaits du ministère de la Santé: avoir des donnes claires, fiables, et régulières sur l’IVG en France. D’où la création d’une «Commission sur les données et la connaissance
de l’IVG» -dont le rapport est téléchargeable en bas de cet article. Ses objectifs? «Etablir un constat partagé sur les connaissances actuelles et leurs limites, et d’en déduire
d’éventuelles recommandations pour améliorer ces connaissances». Ce mercredi, la commission publie son rapport sur l’année 2015. Extraits.
Un nombre stable
218 100 IVG ont été réalisées en France en 2015, dont 203 500 en métropole, soit un taux de recours de 14,9 IVG pour 1 000 femmes de 15 à 49 ans. «Le nombre d’IVG en France
métropolitaine est relativement stable depuis une dizaine d’années, avec des fluctuations à la hausse ou à la baisse sur des périodes de quelques années. On observe notamment une hausse des
IVG au cours de l’année 2013, suivie d’une baisse en 2014 et 2015».
«Les femmes de 20 à 24 ans sont les plus concernées par le recours à l’IVG, avec un taux de 27 IVG pour 1000. Les taux décroissent chez les moins de 20 ans depuis 2006 environ, avec
7,6 recours pour 1 000 femmes parmi les 15-17 ans, et 19,5 parmi les 18-19 ans. Mais ce taux augmente pour toutes les classes d’âge chez les plus de 25 ans».
Pas de profil sociodémographique type
«L’exploitation des bulletins IVG met en évidence une proportion assez équivalente de femmes vivant seules (52 %) ou en couple (48 %), contrairement à la situation passée où
l’IVG était davantage le fait de femmes en couple (56 %)».
Il y a une petite évolution dans le temps. «La part totale de femmes résidant en couple a baissé de 1990 à 2010, passant de 81 à 72 % chez les femmes de 40-44 ans et de
39 à 30 % chez celles de 20 à 24 ans». Quant à la part des femmes de nationalité étrangère, «le taux est constant depuis 1990». Enfin: «La répartition
selon l’activité professionnelle a, de même, peu évolué, si ce n’est une baisse de la part des femmes au foyer et une augmentation de celle des étudiantes, ce qui est conforme à l’évolution
de la population totale».
Les caractéristiques de l’IVG
Depuis 2005, les IVG médicamenteuses peuvent être pratiquées en cabinet de ville; elles représentent 19,5 % du total des IVG. «En établissement hospitalier, près de la moitié des IVG
sont réalisées par la méthode médicamenteuse, alors qu’en 2001 seules 30 % des IVG étaient médicamenteuses à l’hôpital». Et plus généralement, «si le secteur public prenait en
charge 65 % des IVG au milieu des années 1990, puis 77 % en 2008, et 80 % en 2011, la part atteint 83 % en 2015».
Des difficultés d’accès à l’IVG
Elles sont variées. «Elles peuvent être périodiques (exemple du mois d’août ou de la période de Noël) ou locales, du fait d’une offre inégale d’une région à l’autre, qu’il s’agisse de
l’offre hospitalière ou de celle de ville».
Au niveau régional, la prise en charge des IVG hors établissements de santé demeure concentrée dans certaines régions, comme en Ile-de-France et en Provence-Alpes-Côte-d’Azur. «Si près
d’une IVG sur quatre s’effectue hors du secteur hospitalier dans ces deux régions, cette pratique concerne encore moins de 10 % des IVG réalisées dans les régions Grand-Est, Bretagne,
Pays-de-Loire et Hauts-de-France».
En parallèle, «l’évolution du paysage hospitalier, du fait d’un nombre non négligeable de restructurations, a pu modifier le nombre et la localisation des établissements de santé
pratiquant des IVG dans certaines régions. Les taux de recours à l’IVG globaux varient, en France entière selon les régions, de 11 à 34 IVG pour 1000 femmes de 15 à 49 ans en
2015». Soit une variation de 1 à 3, ce qui est beaucoup.
«L’enquête par testing menée en 2014 par le ministère avait montré de réelles difficultés d’accès pour certains profils de femmes, avec parfois des refus de prendre en charge des mineures
et des femmes sans couverture sociale, une orientation insuffisante des femmes, ainsi que des conditions financières de prise en charge non conformes au droit». Pour autant, cette
enquête avait indiqué que «la majorité des appels aboutissent, et le délai proposé pour une première consultation est court, 2 jours en cas de terme avancé et 5 jours dans les autres
cas».
La question de la confidentialité
C’est une des recommandations de la commission: «renforcer le respect de la confidentialité».
«Tout au long des travaux, les membres de la Commission ont soulevé l’importance du respect de la confidentialité pour une IVG, particulièrement chez les mineures ou jeunes majeures mais
aussi pour toute femme souhaitant garder le secret vis-à-vis de son entourage». Notant: «Il ne s’agit pas de faire de l’IVG une situation d’exception par rapport à d’autres
pathologies ou problèmes de santé, mais la mise à plat des situations à risque de rupture du secret et des solutions qui peuvent être apportées peut servir d’exemple pour d’autres
situations».
Dans les mesures positives, «la prise en charge à 100 % de l’IVG par l’assurance-maladie apporte une solution au risque de rupture de confidentialité vis-à-vis de l’entourage pour
les femmes ayant des droits ouverts. Mais le problème persiste pour toutes celles dont les droits ne sont pas ouverts ou en cours d’évolution et qui devront faire une avance de frais. Pour
ces personnes, une procédure bloquant l’envoi d’un décompte devrait pouvoir être généralisée dans tous les établissements».
Pour la commission, «il serait important de rappeler aux personnels administratifs des bureaux des entrées l’importance du respect de la confidentialité vis-à-vis de toute personne
accompagnée qui a connu une hospitalisation antérieure dans l’établissement».
Le remonte-couilles toulousain, slips chauffants et contraception masculine ,
par Xavier Bonnefond et Paulin Dardel
Pour beaucoup, le projet de loi du 28 juin 1974 a réglé définitivement le problème de la contraception.
Encore aujourd’hui, la pilule pour femmes apparaît souvent comme une solution incontournable, sinon unique. Pourtant, la maîtrise de la fertilité recouvre des pratiques très variées :
médicalisées ou autonomes, individuelles ou collectives, etc. Et si les femmes sont les premières concernées par la contraception, elles n’ont pas à en rester les seules actrices.
Cet article est issu du numéro 2 de Jef Klak, « Bout d’ficelle », qui aborde des questions liées au textile, à la mode et aux identités (de genres, sexuelles, etc.), et encore disponible en
librairie.
En 1979, le journal Libération fait paraître l’acte fondateur de l’Association pour la recherche et le développement de la contraception masculine (Ardecom), appelant à « discuter entre hommes »,
avec la « volonté de voir ce qui peut être changé du côté de la virilité obligatoire ». Cette association fédère plusieurs groupes de parole d’hommes, pour la plupart issus d’organisations
d’extrême gauche et proches des féministes.
Comme l’explique l’un des protagonistes de Vade retro spermato, film documentaire sur le sujet réalisé par Philippe
Lignières en 2011, « les femmes posaient des questions qui nous obligeaient à nous éclaircir. On [voulait] s’envisager
en tant qu’hommes autrement qu’au travers du modèle patriarcal et phallocratique ». Sur la base de réunions régulières,
ces groupes « permettaient d’échanger, avec des engueulades, des tensions, de l’intimité », sur leurs sexualités, leurs rapports
aux autres, leurs vécus ou leurs émotions... Encouragés par les mouvements de femmes à considérer la contraception
comme un enjeu central – parmi d’autres – des rapports de pouvoir dans un monde patriarcal, certains hommes
cherchent alors à développer une contraception masculine : ils y voient un moyen d’action concret contre leur position de
dominants, ainsi qu’une manière de s’assumer pleinement en maîtrisant leur fertilité. L’enjeu n’est pas seulement de parvenir
à un meilleur partage des responsabilités, des dangers et des contraintes de la contraception, mais de l’inclure dans
une réflexion plus large. Ainsi comme le résume l’historien Cyril Desjeux : « La contraception masculine deviendra un
enjeu moral et social, et non plus seulement sanitaire. L’objectif sera d’arriver à sensibiliser les hommes face à leurs responsabilités parentales et sexuelles »
L’intention de l’Ardecom est d’inventer une méthode pour rendre les hommes infertiles, de façon réversible. Mais pour
ce faire, les membres de l’association doivent faire face à une absence de ressources « matérielles », d’une part, puisqu’il
n’existe aucune méthode contraceptive médicalisée développée en direction des hommes, et « symbolique » d’autre part,
la contraception étant difficilement perçue comme une demande émanant des hommes. Pour pallier les difficultés,
ils lancent des appels à participants et à volontaires pour des essais cliniques, par le biais des réseaux affinitaires ou
par petites annonces, et publient une revue, Contraception masculine-paternité, dont deux numéros paraissent en 1980.
Des antennes locales de l’Ardecom se forment dans une quinzaine de villes. Au-delà de la formation d’une base militante,
l’Ardecom essaie de « trouver des acteurs institutionnels susceptibles de croire en ce projet et de le porter3 ». L’association
prend contact avec des hôpitaux, des Cecos (Centres d’études et de conservation des oeufs et du sperme), ou avec le Plan-
ning familial, et elle dépose des demandes de financement auprès du ministère de la Santé, sans que rien n’aboutisse.
C’est finalement la présence de médecins dans les groupes de discussions qui débloque bientôt la situation : ces derniers
accompagnent les expérimentations contraceptives et établissent des protocoles visant à vérifier leur efficacité. Les
expérimentateurs et les tâtonnements des débuts ont souvent fait l’objet de railleries, jusque dans les milieux attentifs aux
questions du sexisme. La première méthode contraceptive, dite hormonale, testée principalement par les groupes de Paris
et Lyon, se fondait sur l’ingestion de deux pilules (des progestatifs inhibant la production d’hormones sexuelles),
qui devaient être accompagnées d’un gel contenant de la testostérone à s’appliquer sur l’abdomen. La technique fonctionne.
Seul petit « hic » : ce gel transmet les hormones par contact cutané... Autrement dit, si l’on s’approche ou que l’on
se frotte un peu trop contre un torse gélifié, bonjour la pilosité non désirée ! Loin d’être anodin, cet effet secondaire
a entraîné l’arrêt, pour le groupe parisien, de l’utilisation de cette technique en 1984, jugeant les contraintes trop importantes.
De son côté, le groupe lyonnais a poursuivi cette expérience jusqu’en 1986, cherchant des moyens d’atténuer les effets incommodants.
La recherche d’une méthode thermique n’échappe pas non plus aux moqueries – hier comme aujourd’hui, les histoires
qui circulent ne manquent pas de renvoyer de ces groupes une image de plaisantins, peu crédibles. C’est plus particulièrement
au sein du groupe local de Toulouse, le Garcom (Groupe d’action et de recherche pour une contraception masculine), que se concentrent les efforts pour élaborer cette technique. Conscients des
propriétés contraceptives de la chaleur, les Toulousains se sont lancés dans la recherche d’un moyen permettant de maintenir les testicules au chaud. Dans le film Vade retro spermato, l’un des
membres du Garcom revient sur ces tentatives, pas toujours heureuses : « L’idée [était venue] de se glisser une résistance électrique dans le slip, avec toutes les questions sur la longueur de la
rallonge pour pouvoir vivre normalement la journée... Ou bien de se balader avec des capteurs solaires sur la tête... On a développé tout un tas d’idée rigolotes, mais qui ne nous faisaient pas
avancer d’un iota. » Finalement, la solution est partiellement apportée par un copain paysan, lequel constate que ses testicules
remontent dans les canaux inguinaux, dans la cavité abdominale, après quelques heures passées sur son tracteur.
Or maintenir les testicules à l’intérieur du corps permet d’augmenter leur température des quelques degrés nécessaires
pour stopper la spermatogenèse. Les réunions s’articulent alors autour d’ateliers très pratiques : comment maintenir
ses testicules dans les canaux inguinaux pendant environ douze heures par jour ? L’ingéniosité collective donne
naissance à une invention baptisée RCT, pour « Remontecouillestoulousain ». Il s’agit d’un slip troué afin de laisser
passer la verge et la peau du scrotum, et qui permet de faire remonter et de maintenir les testicules dans les canaux inguinaux.
Chacun crée son propre sous-vêtement contraceptif, avec parfois quelques difficultés à surmonter : « Des fois, on doit remonter les testicules qui descendent quand le slip n’est pas bien ajusté,
il faut passer la main, et ça peut amener à se toucher devant les gens », explique Claude dans une émission radiophonique consacrée à la contraception masculine.
Mis à part ces petits déboires techniques, les spermogrammes sont formels : le RCT porté correctement rend stérile au bout de deux à cinq mois ; s’il n’est plus porté, l’homme redevient fertile.
Ça marche !Malgré ces départs prometteurs, les groupes cessent leurs activités à partir de 19866. La propagation de l’épidémie de Sida est l’une des raisons le plus souvent invoquées pour
expliquer l’arrêt des expérimentations – avec le préservatif comme seule technique de protection valable.
Les trajectoires individuelles des membres expliquent aussi la dissolution de ces espaces de parole : certains ont voulu devenir pères, d’autres ont fini par faire « comme les autres mecs » en
prétextant que la plupart de leurs partenaires étaient déjà contraceptées, et que la contraception masculine n’était de toute façon pas prise en compte dans les rapports occasionnels.La sortie du
film Vade retro spermato en 2011 a néanmoins participé à raviver le débat collectif autour de la contraception masculine, en rappelant par exemple que la recherche médicale ne s’est pas arrêtée
en 1986 et que les médecins peuvent à présent prescrire des méthodes fiables, hormonales ou thermiques, à un public de plus en plus réceptif. La possibilité de (se) poser des questions
Différentes enquêtes7, qui mériteraient d’être élargies, révèlent qu’une majorité d’hommes (autour de 55%) seraient prêts à utiliser une méthode de contraception. Les variations restent néanmoins
fortes d’un pays à l’autre – en France, seul 0,1% des femmes interrogées (entre 20 et 49 ans, en couple) ont déclaré que leur compagnon était vasectomisé, contre 9,2% aux États-Unis. Pourtant,
80% des femmes se disent favorables à une contraception masculine, et la plupart d’entre elles auraient tendance à faire confiance à leur partenaire pour prendre en charge la contraception du
couple8. Pourquoi, dès lors, une telle timidité ? On peut d’emblée regretter que les structures d’information ou d’accompagnement des hommes dans leur démarche de contraception soient quasi
inexistantes : ce n’est pas la mission première des Planning familiaux, qui s’occupent avant tout des problèmes rencontrés par les femmes, et les services d’andrologie des hôpitaux s’intéressent
plutôt aux problèmes de stérilité ou d’impuissance.
De leur côté, une majorité des médias, quand ils ne relaient pas des annonces sensationnelles – aussi mal documentées
que rapidement oubliées – sur la prochaine pilule masculine miracle, s’évertuent à faire circuler les pires poncifs, sans analyse ni nuance, sur le manque de confiance des femmes et ces «
messieurs qui ne sont pas encore prêts », même dans le cadre d’un couple. N’en déplaise aux défenseurs du statu quo, les rares tentatives de publicité de méthodes contraceptives masculines
arrivent souvent à toucher une « demande » sans doute moins arquée sur ses stéréotypes qu’on ne le pense. Le film Vade Retro Spermato, par exemple, a permis « la rencontre entre une demande qui
ne s’exprimait pas, qui n’ose pas s’exprimer, et l’histoire qui montre que ç’a déjà existé, que ça existe encore. Quand on donne la possibilité de poser des questions et qu’on apporte des
solutions possibles aux questions posées, on ne peut qu’avoir des demandes. C’est ce qui se passe. »
Parmi les solutions existantes, le préservatif reste prédominant au début de la vie sexuelle et dans les premiers temps d’une relation, où il est souvent associé au retrait. « Quand tu as 15-16
ans, peut-être que, pour tes premiers rapports, tu utilises un préservatif, et c’est déjà énorme. C’est déjà tellement angoissant, tout ça, que tu vas pas commencer à te contracepter de manière
durable. Ce sera peut-être plus tard, dans ta vie sexuelle un peu plus établie, réfléchie », témoigne Quentin, récent porteur du RCT. Si la capote reste incontournable, c’est avant tout comme
méthode de réduction des risques liés aux Infections sexuellement transmissibles (IST).
La vasectomie, méthode confidentielle en France, semble être préférée par les hommes au-delà de la quarantaine, déjà
pères, ou par ceux prêts à mettre en pratique leur discours critique sur la procréation : « Je connais quelques personnes
déterminées, vasectomisées, qui sont venues présenter leurs démarche aux soirées qu’on a organisées. Ils ne regrettent pas,
leurs arguments sont ceux qu’on a l’habitude d’entendre : pas d’enfants dans ce monde-là, je ne me fais pas confiance pour
être responsable de ça pendant 20-30 ans, etc. » Pour ceux qui envisagent d’être père un jour, la démarche de prise d’information
se fait la plupart du temps lorsqu’ils sont en couple, dans une relation de confiance avec leur partenaire. Roger Mieusset, médecin des hôpitaux à l’hôpital Paule-de-Viguier de Toulouse est un
des rares prescripteurs de contraception masculine en France. Il reçoit avant tout « des demandes de contraception dans des situations accidentelles, après la survenue d’une grossesse non
désirée, des demandes de couples stables, où la femme en a marre de prendre sa contraception, et où l’homme en a assez de mettre un préservatif. Il vient alors voir s’il n’existe pas autre chose
». Sigrid est salariée depuis trois ans au Planning familial de Toulouse et rencontre des hommes, rares, en couple, dont la compagne ne peut plus se contracepter, pour raison de santé ou autre :
« Quand une nana te dit “La pilule, je ne peux plus’’, elle ne peut plus avaler un seul comprimé. Peu importe que ce soit physique ou psychologique : le soir en l’avalant, elles ont envie de
gerber. » Malgré tout, peu d’hommes repartent avec la réelle intention de franchir le pas : « On ne peut pas toujours les aider, parce que certains ont entendu parler de la fameuse pilule pour
homme, que tout le monde attend mais qui n’existe pas. On aborde alors la question des injections, mais là, il y a une notion de contrainte très forte, et c’est assez vite éliminé. Je tâte un peu
le terrain avec le thermique, mais j’ai parfois l’impression de sortir une énormité. Je n’ai jamais vu repartir quelqu’un super emballé à l’idée d’essayer ça. » Globalement, le manque de
connaissances
sur le fonctionnement du corps humain est flagrant, chez les hommes comme chez les femmes, et le travail d’information
est primordial pour permettre aux gens de choisir sereinement leur contraception. Bien sûr, beaucoup se souviennent
vaguement de leurs cours de SVT, mais « c’est séparé de la sexualité. Tu parles de la reproduction, mais comme un truc conceptuel. Il y a des meufs – et chez les mecs, c’est encore pire parce
qu’ils n’en subiront pas les conséquences – qui
sont très étonnées de pouvoir être enceinte au premier rapport sexuel ! », rappelle Sigrid.
Le slip chauffant aujourd’hui La plupart des hommes qui choisissent tout de même de se contracepter optent pour la méthode hormonale. Une injection intramusculaire hebdomadaire paraît, pour
beaucoup, plus facilement réalisable que le port du sous-vêtement. Ils le font en étant informés que les méthodes hormonales ont un effet sur l’ensemble du corps, pas seulement sur l’organe visé,
et qu’elles s’accompagnent de quelques effets secondaires connus10. Sur ce plan, la France, qui n’en finit pas de battre des records en termes de prise de médicaments, reste fidèle à sa
réputation. Porter un slip ? Trop simple, trop mécanique. Il est souvent difficile de se détacher, même dans l’imaginaire, des méthodes classiques : « C’est marrant, raconte Sigrid,
parce que quand tu fais le tour des méthodes avec les gens, il n’y a pas d’idéal, tout est contraignant, alors quand tu demandes
“Ce serait quoi pour vous la contraception idéale ?”, »Aujourd’hui, des lieux d’information et d’expérimentation se sont reformés.
Quentin anime avec d’autres le Planning familial du Mas d’Azil, en Ariège, et participe à un groupe de réflexion non mixte de mecs. C’est grâce au bouche à oreille qu’il s’est mis à porter le
RCT. « J’ai découvert ça par des gens qui connaissaient des expérimentateurs des années 1980. J’ai envoyé un mail directement au docteur Mieusset, et il m’a répondu tout de suite qu’il n’y
avait pas de problème pour avoir un rendez-vous. » On est loin du parcours du combattant, même si Quentin a un peu tergiversé, « mais ce qui m’a motivé, c’est d’être responsable de ma
contraception, qui ne soit pas le préservatif. J’avais des relations à peu près régulières avec une fille contraceptée, mais j’avais envie de prendre sur moi le fait de ne pas avoir d’enfant et
de ne pas le faire reposer sur quelqu’un d’autre ». Pour lui, l’acte s’inscrit dans une réflexion personnelle, mais permet également d’enrichir le rapport à sa ou ses partenaires : « J’ai d’abord
fait ça pour moi, pour maîtriser le danger que je portais dans un rapport. Parce que c’est un vrai danger : ce n’est pas moi qui porterai l’enfant, ce n’est pas moi qui irai faire une IVG si
besoin. La copine avec qui
j’étais à l’époque était plutôt contente que je le fasse. Il y a un enjeu fort dans la relation, parce que quand tu essaies de porter
ce truc-là, il y a une réflexion commune sur la contraception, et sur ce qu’on fabrique ensemble : comment et pourquoi. »Côté
pratique, le médecin Roger Mieusset travaille avec une couturière qui confectionne six sous-vêtements adaptés à la morphologie
de chacun : un slip percé pour laisser passer la verge et la peau du scrotum, auquel on ajoute des élastiques maintenant
les testicules dans les canaux inguinaux. Pour être efficace, le slip doit être porté au minimum 15 heures par jour,
ce qui apparaît comme trop contraignant à certains. Un faux problème selon Quentin : « Pour moi, c’est une contrainte, en
tout cas, je le vis comme ça. Mais toute contraception est une contrainte, il n’y en a pas de neutre. Je m’y suis quand même
assez bien fait – au bout d’un mois, je ne le sentais plus du tout. Dans des cas de grosse cuite, dans des soirées, des fois, ça brasse
un peu tout, ça décale tout. Alors tu te retrouves à faire ce que beaucoup de meufs font avec leur pilule, à compter les heures,
ce à quoi on n’est pas du tout habitués en tant que mec. » Ce qui est certain, c’est que ça fonctionne : au bout de 2 à 5 mois, le
nombre de spermatozoïdes par millilitre de sperme passe en dessous de la barre du million, à partir de laquelle l’homme
est considéré infertile. Dans les différentes études portant sur l’utilisation du RCT, aucune grossesse n’a été constatée
dans les couples où le slip a été porté régulièrement. Du coup, Quentin, avec le Planning familial de l’Ariège, en parle
régulièrement, intervient dans les écoles, et a invité hommes et femmes à une discussion publique en avril 2014. Autant
d’expériences riches où l’on peut s’informer, partager son vécu et avancer ensemble sur la question. « Au début, je n’en
parlais pas du tout, j’avais un peu peur qu’on me fasse chier avec ça. Et puis je me suis dit que quitte à le faire, autant dire
tout haut que ça existe. Moi, je peux te dire que ça marche », continue-t-il.
Tandis que les premières femmes ayant adopté la pilule se sont retrouvées à ingérer des doses monstrueuses d’hormones,
et qu’encore aujourd’hui beaucoup vivent très mal la prise de leur contraception, du côté des hommes, on a l’impression
de faire face à une recherche du zéro effet secondaire, zéro contrainte. S’il est en effet important de ne pas reproduire les erreurs commises pour la contraception féminine, certaines réticences
restent spécifiques aux hommes. « Je ne pourrais pas prendre de pilule masculine. Ce n’est pas comme le préservatif qui quelque part met en avant le sexe de l’homme... Là, j’aurais l’impression
d’être comme ces hommes qui utilisent des crèmes, qui se maquillent, qui font attention à leur apparence extérieure et intérieure. Je ne sais pas, ce n’est pas très viril, quand même. Enfin, je
ne veux pas dire que les hommes doivent être machos, mais ils ne doivent pas pour autant se féminiser. » On touche là un point sensible, ou plutôt non, on n’y touche pas, surtout pas. Sigrid se
confronte à la question lorsqu’elle fait des interventions avec des enfants : « On parle de toute la contraception féminine, de la
pose du stérilet et tout. Quand on aborde la vasectomie, dans l’imaginaire, c’est la castration, se faire enlever les testicules,
et ils sont tous en train de se trémousser sur leur chaise “Ah ! Mais c’est trop horrible !”. Alors qu’avec le stérilet, c’est silence
radio. » Même pour des hommes plus âgés et plutôt sensibles aux questions de genre, les réticences persistent : « Je me
suis pris pas mal de blagues de merde, raconte Quentin. Cequi bloque les mecs, c’est un rapport à leur identité masculine,
à la virilité, à la puissance. L’homme doit être fertile… Et là, on touche à quelque chose qui tourmente cette image. Quand j’ai
reçu mon résultat de fertilité me confirmant que je ne l’étais plus, je ne me suis pas regardé hyper différemment – faut pas
exagérer –, mais ç’a tout de même modifié quelque chose dans mon rapport à mon corps. »Dès leur puberté, parfois même
plus tôt, les femmes sont alertées à propos de leur fécondité ; leur corps devient le sujet de toutes les attentions du corps
médical, gynécologues en tête. Il est soumis à un ensemble de manipulations et d’injonctions auxquelles il est difficile de
se soustraire. Les hommes, eux, jouissent d’une paix royale à ce sujet. Ce qui fait dire à Sigrid qu’ils « partent de plus
loin ». Il leur faut prendre conscience de leur fertilité, notion souvent considérée comme superflue du moment qu’on s’en
remet à la contraception féminine. Ensuite, il faut accepter un autre rapport à ses organes génitaux, et un aspect souvent
inédit de sa relation à la médecine. « Tous les jours, tu te mets à manipuler quelque chose de ton corps que tu ne manipulais
pas, raconte Quentin, c’est-à-dire que tu remontes tes testicules. Tu deviens attentif à quelque chose auquel on n’est pas
du tout habitué en tant que mec. Moi, c’était la première fois, quand je suis allé voir Mieusset, qu’un médecin me touchait
le sexe, qu’il regarde vraiment, qu’il se met à hauteur de mon sexe et qu’il regarde. »Cette différence genrée de rapport entre
le corps et la médecine peut être une des pistes pour comprendre les représentations mentales liées à la contraception.
Pour Nelly Hoodshourn15, universitaire états-unienne spécialisée sur la question de la contraception masculine, tout
est lié au rapport aux normes qui construisent nos conceptions de la féminité et de la masculinité. L’attribution de la
contraception aux femmes plutôt qu’aux hommes a largement influencé le développement des techniques contraceptives
et les avancées de la recherche en médecine. Au début du xxe siècle, la naissance de la gynécologie voit pour la première
fois une discipline médicale définir son objet par le seul sexe : les femmes deviennent un groupe de patientes à part entière. Cette tendance, avec celle de l’endocrinologie naissante des années
1920-30, à ne s’intéresser qu’aux hormones féminines va d’une part permettre l’élaboration de la pilule contraceptive hormonale, et d’autre part associer le corps des femmes et l’idée de féminité
à la contraception. « Le développement des techniques de contraception au féminin a créé un parallèle entre la contraception et la féminité, et non pas avec les hommes et la masculinité . »
L’absence de développement de techniques et d’une science médicale dédiées aux hommes associe, en creux, la masculinité à une délégation de la contraception aux femmes. Ce mouvement est d’autant
plus regrettable qu’historiquement l’homme a souvent été impliqué corporellement dans la contraception, à travers le
retrait ou le préservatif par exemple. Ce n’est que dans les années 1970 que l’andrologie balbutie dans le monde médical,
au moment où les femmes appellent les hommes à se saisir de cette responsabilité. Libération des genres
Toutefois, réimpliquer le corps masculin dans la contraception ne doit pas revenir à calquer le rapport au corps médical imposé aux femmes, loin de là. Pour celles-ci en effet, le droit à
l’avortement et à la contraception ne s’est pas toujours accompagné de l’autonomie nécessaire face aux experts en tous genres. L’accès à une IVG, par exemple, reste dans certains cas un chemin de
croix : difficulté à trouver un médecin « écoutant »17, période de réflexion, obligation d’être accompagnée par une personne majeure pour les mineures, passage par l’échographie18. Il est
également difficile d’arriver à obtenir une ligature des trompes : on est tantôt trop jeune et on n’a pas assez d’enfants (« Et si un de vos enfants venait à mourir ? Vous y avez pensé ? »),
tantôt trop vieille (« Elle tient un double discours, au fond, elle a encore des désirs de maternité. »), on n’est pas assez consciente des conséquences, pourtant relativement simples à saisir,
etc. L’injonction normalisante à faire des bébés n’est jamais loin. Pour la
contraception masculine, il convient donc aussi d’interroger cette dépendance à l’égard de l’institution médicale. Même le port du RCT est majoritairement mis en oeuvre dans un rapport étroit
avec un Cecos, dont la mission est avant tout de s’occuper des problèmes d’infertilité19. Les premiers protocoles mis en place pour le Garcom dans les années 1980 sont toujours d’actualité : le
contrôle du niveau de fertilité dans le port du slip reste de mise, et nécessite l’établissement régulier de spermogrammes, contrôlant le nombre et la mobilité des spermatozoïdes. Or
l’utilisation de ces analyses échappe aux hommes testant une méthode contraceptive, qui peuvent dans certains cas se retrouver à alimenter une recherche scientifique à propos de laquelle ils ont
de sérieuses réserves : « Tu te retrouves au centre du contrôle de la reproduction mécanique moderne, témoigne Quentin. De la même manière que tout le monde ne peut pas adopter, tout le monde ne
peut pas bénéficier d’une FIV 20, et les Cecos sont un des lieux de ce contrôle. C’est horrible comme endroit, glaçant. On ne sait pas vraiment ce qu’ils font des résultats... Les spermogrammes
alimentent sans doute le fonds de la recherche sur la fertilité des hommes. Tu vas dans un endroit pour te masturber, c’est pas super glamour. C’est en général une infirmière ( femme) qui te
signale qu’il y a des revues dans le placard, des films sur la télé où passe du porno hardcore, assez horrible, avec des scènes de domination, je déteste ça. Tu sais pourquoi tu le fais, alors tu
le fais quand même, mais ça fait bien chier. »Le RCT demeure une des méthodes permettant une prise en charge autonome de sa contraception (avec le retrait et le préservatif ). Néanmoins, les
possibilités d’échanger autour de cette pratique
restent rares. « C’est dommage qu’il n’y ait pas des groupes de gens qui se regroupent pour dire “moi, j’ai eu mal comme ça,
je galère avec ça”, etc. Personnellement, j’ai adapté des trucs, j’ai changé de sous-vêtements pour que ce soit plus pratique.
Quand je dormais avec, je le portais un peu différemment. C’est des techniques simples grâce auxquelles tu gagnes du temps si
tu les connais », continue Quentin.Pour autant, la question de la contraception masculine doit être reliée à une problématique
plus générale, celle de la domination masculine. La critique passe notamment par la reconnaissance de privilèges.
« Ce n’est pas l’expression d’une domination qu’on exerce directement, affirme Quentin, c’est plutôt le bénéfice d’un privilège.
On dispose entre autres de celui de ne pas se soucier de la contraception, et c’est bien l’expression d’un rapport de domination.
C’est souvent grâce à ce type de ressorts qu’on peut analyser ces rapports, toujours bien dissimulés dans notre quotidien
au milieu de tant d’“évidences” qu’on a du mal à les nommer. » Mais tout le monde ne partage pas cette analyse, et
les idées masculinistes progressent de façon fulgurante, affirmant à qui veut bien l’entendre, du haut d’une grue ou depuis
les tribunaux, que les femmes sont aujourd’hui de fait à égalité avec les hommes – alors que même en droit, elles ne le sont pas. Pire, certains masculinistes voient dans le féminisme
l’avant-poste menaçant de l’avènement d’une société matriarcale. D’autres, plus ambigus et moins évidents à démasquer, postulent une crise de la masculinité, et cherchent à refondre le modèle
dominant du « macho » viriliste en une version plus tendre, écoutant, bref « féminisé », perpétuant par là-même tous les stéréotypes de genre, socle nécessaire d’une domination masculine absolue.
Ceux-là se regroupent pour discuter de leur condition et cherchent à retrouver une masculinité perdue, à recréer des liens de solidarité et de confiance face à des « carcans de genre » qui les
empêcheraient d’être heureux. Les groupes d’hommes revendiquant des bases féministes dans leur analyse ne sont pas exempts de cette critique, posée clairement dans la réflexion sur
l’androcentrisme, défini comme « égocentrisme affectif, psychologique et politique masculin ». Les hommes occupent une position de domination dans les rapports sociaux de sexe, et ils ne peuvent
percevoir et comprendre le vécu des femmes du fait de leur position. Ramener l’attention sur son vécu, ses sentiments, revient à leur conférer une place « démesurée », où le « féminisme devient
un outil pour améliorer son propre sort". La contraception masculine reste avant tout un moyen de contrôler sa propre fertilité ou de partager une responsabilité qui, dans un couple, devrait être
commune. Par là, elle est aussi un outil possible pour remettre en cause certains aspects de la domination masculine,
à travers le refus de privilèges. « C’est toujours difficile de se réinterroger sur sa propre place de dominant, des trucs t’échappent, conclut Sigrid. Il faut que ça s’accompagne d’une réflexion
féministe, et pas juste se retrouver entre mecs. C’est un cheminement, on ne peut pas tout remettre en cause d’un coup. Quand ça dérive en truc masculiniste, c’est dès le départ que la démarche
ne partait pas dans le bon sens. Les discussions et les liens dans ces groupes ne peuvent pas être détachés de bases communes sur d’autres aspects politiques. Le simple fait d’être homme,
comme celui d’être femme, ne suffit pas. Dans les groupes où je me suis retrouvée, il y avait toujours une base commune sur le rapport au carcéral ou au capitalisme... »
GLOSSAIRE
Spermatozoïdes : Hors problèmes mécaniques, un homme est considéré fertile lorsque son sperme contient un nombre suffisant de spermatozoïdes fonctionnels. Ceux-ci doivent être capables de se
déplacer (motilité), de pénétrer l’ovule et de le féconder. On en trouve en moyenne quelque 50 millions par millilitre d’éjaculat. Ils sont produits dans les testicules et passent par les canaux
déférents pour rejoindre le liquide séminal avant l’éjaculation.
Spermatogénèse : Il s’agit de la production de spermatozoïdes, accomplie par vagues, chacune durant environ 74 jours. Elle dépend, entre autres, des deux facteurs suivants :
– Une température des testicules légèrement inférieure à celle du corps (au moins deux degrés) ;
– La présence de testostérone et d’hormones FSH dans les testicules. La FSH, tout comme la LH essentielle à un taux de testostérone intratesticulaire élevé, est produite dans le lobe
antérieur de l’hypophyse.
Testostérone : Hormone jouant un rôle important, entre autres, dans le développement et le maintien de différents caractères habituellement attribués aux hommes : pilosité, masse musculaire, etc.
Elle est produite en majeure partie dans les testicules, et sa libération dépend de la LH. En retour, sa présence en quantité suffisante dans le système sanguin périphérique inhibe la production
de LH et de FSH.
Azoospermie : Absence de spermatozoïdes dans le sperme.
Oligospermie : Concentration anormalement faible de spermatozoïdes dans le sperme (moins de 20 millions par millilitre).
Cryptospermie : Concentration inférieure à 1 million de spermatozoïdes par millilitre de sperme, à partir de laquelle l’homme est considéré infertile, selon l’OMS.
Vasectomie : Acte chirurgical visant à ligaturer les canaux déférents, afin que les spermatozoïdes ne puissent plus venir se mélanger au liquide séminal. Il s’agit d’une opération légère,
irréversible dans la moitié des cas, qui n’a pas d’influence sur le reste du fonctionnement sexuel. Elle a été particulièrement étudiée et développée au XIXe siècle, où ses effets
anti-vieillissement supposés l’on rendue populaire. Elle a pu être employée à des fins d’eugénisme au début du XXe siècle, mais malgré le discrédit résultant, elle a été utilisée dans un but
contraceptif par des centaines de millions d’hommes depuis 1945. En France, elle n’est devenue légale qu’en 1999.
•
Le principe de la contraception hormonale masculine a été découvert en 1950, lors d’une expérience cherchant à stimuler la spermatogénèse par injection quotidienne de testostérone. Or les
volontaires ont atteint l’azoospermie au bout de trois mois, et pour cause : le fort taux de testostérone dans leur corps inhibait l’émission de LH et de FSH, stoppant ainsi la spermatogénèse.
C’est le même traitement qui est prescrit aujourd’hui, en associant parfois la testostérone à d’autres inhibiteurs, et avec des doses réduites. Selon le type de testostérone utilisé, le
traitement requiert une injection par semaine (en France) ou par mois (en
Chine par exemple). La présence de testostérone dans le corps (grâce aux injections) permet le maintien des caractères qui lui sont dus (fonctionnement sexuel, pilosité, etc.). Le traitement est
efficace au bout de trois mois pour la plupart des hommes, et réversible. Aucun essai clinique à long terme (plus de 18 mois) n’a été réalisé à ce jour, mais quelques effets secondaires sont déjà
connus : acné, prise de poids, changements d’humeur…
•
Les effets délétères de la chaleur sur la fécondité sont connus depuis l’antiquité. Dès les années 1930, Marthe Voegeli teste en Inde l’efficacité de bains d’eau chaude quotidiens, avec succès.
Jusque dans les années 1970, différents travaux scientifiques confirment ses résultats, et attestent l’efficacité d’une élévation de faible intensité (2 à 4 degrés) prolongée. Dans les années
1980, un groupe de Toulousains a l’idée de maintenir les testicules dans les canaux inguinaux, et donc à l’intérieur du corps, afin de les réchauffer. Cette suspension est aujourd’hui obtenue
grâce à un slip muni de bandelettes élastiques : le RCT (« Remonte-couilles toulousain »). Le port du RCT pendant 15 heures par jour entraîne une concentration de spermatozoïdes mobiles
inférieure à 1 millions par millilitre au bout de trois mois, avec retour à la normale 6 à 9 mois après l’arrêt du port du slip.
lG / OCTOBRE 2016 / BOUT D’FICELLE
13 juillet 1965, jour béni pour les femmes
Cela fait juste 50 ans qu'une femme mariée peut ouvrir un compte bancaire ou signer un contrat de travail sans l'autorisation... de son époux. Une étape essentielle.
Dans la torpeur de l'été et dans un hémicycle à moitié vide, le 13 juillet 1965, des député(e)s qui sont quasiment tous décédé(e)s aujourd'hui ont transformé la vie des
Françaises. Et c'est presque un choc de le réaliser, en ce jour anniversaire d'une loi qui n'est pas vraiment restée dans les esprits. La réforme des régimes matrimoniaux, portée par le
ministre de la Justice de l'époque, Jean Foyer -- le bien nommé --, donnait aux épouses une autonomie financière que le Code napoléonien leur avait déniée.
Ces femmes, qui avaient une relative autonomie si elles étaient célibataires, n'avaient pas le droit, dès lors qu'elles étaient mariées, de signer un chèque, d'ouvrir un compte courant ou de
parapher l'acte d'achat d'une maison. Elles devaient tenir les livres de comptes de la maison, faire la somme des mottes de beurre et des galons de tissus, justifier le coût d'un pantalon
pour le fils et l'augmentation du prix du lait... Mais elles étaient légalement considérées comme incapables. Et objectivement incapables de claquer la porte si leur époux les rationnait.
Cela paraît improbable aujourd'hui. « Les nettoyages du Code civil se sont toujours faits très lentement et en douce, dit Françoise Gaspard, éminente sociologue féministe. La fin de la
suprématie du nom du père sur le nom de la mère ne date que de 2013 ! »
En 1965, de fait, à trois ans de Mai 68, la femme obtenait un peu de mou sur la corde, mais le chef de la communauté conjugale restait le mari. « Quoi qu'on dise et quoi qu'on veuille,
plaidait Jean Foyer à l'époque, dans le mariage existera toujours une division du travail voulue par la nature. »
Les féministes avaient considéré la loi comme une réformette. Mais c'est bien parce que les femmes mariées ont pu revendiquer de devenir enseignante, face à un mari dubitatif, mettre des sous
de côtés sans avoir à se justifier, sortir de cette dépendance qui faisait des plus malheureuses d'entre elles des prisonnières aigries, que tout le reste a été possible.
La libération des femmes est aussi passée par l'argent. Et, si ce n'était qu'un prélude, c'était une étape essentielle dans la conquête de l'égalité. Il reste encore, aujourd'hui, une
quinzaine de pays où les femmes ne peuvent travailler que si leur mari les y autorise.
Le Parisien
C'est l'été !
Les permanences d'accueil sont suspendues en juillet et en août, mais vous pouvez, en cas de besoin, rencontrer des militantes du Planning familial en prenant rendez-vous
par téléphone : 07 82 08 75 08
par mail : planningfamilial.douarnenez@gmail.com
sur la page facebook : planning familial du Finistère ou en posant une question sur ce site.
N'hésitez pas à nous contacter !
Permanences, gratuites et anonymes, au centre Gradlon à Pouldavid le lundi de 18 à 19h, ouvertes à tous pour toutes les questions concernant la sexualité, la contraception, l'avortement,
les violences...
COMMUNIQUE DE PRESSE 15/06/2016
L’éducation à la sexualité : un tremplin vers l’émancipation et l’égalité
Le Planning Familial salue la publication du rapport du Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes (HCE) consacré à la sexualité des jeunes, et remis à la ministre de
l’Éducation Nationale, Najat Vallaud-Belkacem, et à la ministre des Droits des femmes, Laurence Rossignol, ce mercredi 15 juin. Ce rapport pourra servir de socle commun à la mise en œuvre d’un
plan audacieux interministériel à la hauteur des besoins associant pilotage, formation et actions sur le terrain.
Dans un contexte européen pollué par des campagnes de désinformation sur la sexualité, orchestrées par des groupements anti-choix qui veulent empêcher toute parole et information sur ces thèmes,
il est essentiel de rappeler que les jeunes ont besoin de l’éducation à la sexualité : c’est un maillon incontournable pour les aider à se construire, à s’épanouir, à s’autonomiser, à faire
des choix éclairés dans le respect de soi et d’autrui.
L’éducation à la sexualité menée dès le plus jeune âge contribue à construire un socle social favorable pour vivre sa vie sexuelle, partager son plaisir, son désir, son orientation sexuelle
sans crainte, sans peur, sans jugement contrainte ou dépendance, et avoir les outils pour se protéger contre les IST VIH et grossesses non prévues.
Déconstruire les idées reçues, lever les tabous dès le plus jeune âge, favoriser les échanges entre pairs, avec une approche globale et positive sont selon le Planning les axes prioritaires
sur lesquels il est primordial de travailler conjointement à partir de la parole des jeunes et de leur implication. Le Planning réaffirme la forte nécessité de construire un plan interministériel
global d’éducation à la sexualité, clé de voûte essentielle pour établir des rapports d’égalité entre les sexes et les sexualités.
Pour en savoir plus sur le rapport : www.planning-familial.org
Pour aller plus loin :
Rapport de l’enquête « Quelles images du Planning Familial chez les jeunes ? »
Rapport de l’IPPF pour la campagne « Vos droits sexuels comptent »
Ce décret supprime la notion de "détresse" exigée pour la distribution de la contraception d'urgence dans le secondaire et contribue ainsi la déstigmatisation de cette dernière et, plus
généralement, de la sexualité des jeunes.
En principe, cette mesure devrait la rendre plus légitime et ainsi faciliter l'accès à la "pilule du lendemain", délivrée gratuitement par les infirmier.e.s scolaires. Néanmoins, Celles-ci
travaillent souvent dans plusieurs établissements, et risquent donc de ne pas être aussi disponibles que nécessaire. Il est important de diversifier les lieux ressources pour couvrir tous les
besoins partout sur le territoire.
Par ailleurs, il est important de souligner qu'un tel dispositif ne prend tout son sens que s'il est associé à une information complète et non-jugeante sur la contraception et la sexualité, et
que donc l'éducation à la sexualité reste fondamentale pour que la mesure soit efficace.
Voici un article des Nouvelles News qui explique assez bien les enjeux de cette annonce (avec la position du Planning par Véronique Sehier) et le communiqué de Marisol Touraine.
Pilule du lendemain: "on peut la prendre quasiment autant de fois qu'on veut"
Non la pilule du lendemain n'est pas un mini-avortement, oui, on peut la prendre plusieurs fois sans danger... Le gynécologue et endocrinologue Christian Jamin tord
le cou aux idées reçues sur la contraception d'urgence.
"En premier lieu, je n'aime pas trop le terme de pilule du lendemain, je préfère parler de contraception d'urgence. Il s'agit d'offrir une contraception à quelqu'un qui s'est mis dans une
situation difficile.
La contraception d'urgence a beaucoup progressé ces dernières années avec la sortie récente d'un produit nouveau qui est plus efficace que le précédent.
Ce qui me perturbe c'est que seulement 10 à 20% des femmes qui se sont mises dans des situations à risques utilisent la contraception d'urgence.
Je tiens à rappeler que cette contraception ne présente aucun danger connu. Les réticences que l'on a parfois à ce sujet ne sont pas fondées. Il n'y a pas de problème à l'utiliser
quasiment autant de fois qu'on veut et c'est efficace. On peut même l'utiliser plusieurs fois dans le même cycle. Cette contraception diminue quasiment par 6 le risque d'être enceinte si
vous avez un rapport mal protégé.
Il faut comprendre que tout rapport sexuel est à risque quelle que soit la date du cycle. Je dis toujours que le kit de survie, c'est le préservatif et la contraception d'urgence.
C'est totalement anodin, ce n'est pas un avortement. Cela empêche la conception. Parfois certains l'assimilent sur le plan moral à un mini avortement, c'est faux!"
Par Christian Jamin
la Ville de Grenoble fête l'anniversaire du planning familial , le 1 avril !
Les 2 et 3 avril 2016,
XIXème Congrès du Planning familial
à Grenoble,
là où le premier centre a vu le jour,
il y a tout juste 60 ans.
CONTRIBUTION DE L'AD29
POUR LE PROCHAIN CONGRES DU PLANNING FAMILIAL à GRENOBLE.
Les 29 et 30 juin 2015, s'est tenu à Douarnenez (Finistère),
le premier forum intersexe européen organisé par le Festival de cinéma.
La rencontre était ouverte au public, 8 militant(e)s du Planning familial 29 y ont participé.
Ces journées ont été pour nous, chargées d'une très forte émotion à l’écoute des
témoignages poignants, douloureux et révoltants rapportés en direct. Elles ont été l'occasion, pour beaucoup, de découvrir les problèmes rencontrés par les personnes intersexes. En effet,
les classifications binaires du sexe et du genre omniprésentes dans notre société et l'assignation obligatoire à un sexe à la naissance rendent ces questions taboues et très souvent ignorées du
public, y compris, souvent, de nous militantes du Planning familial. Elles concernent pourtant près de 2% de la population ( 8000 naissances par an en France, 2000 enfants mutilés, les 6000
autres traités par hormones) et remettent en cause l'universalité des Droits de l'Homme, en perpétuant des pratiques cachées par le secret et la honte, qui sont souvent vécues comme des
tortures et qui relèvent de la violence.
Tout d’abord, une définition de l’intersexuation :
"Qu’est-ce que l’intersexuation ? Un processus biologique complexe qui a trait aux caractéristiques sexuelles d’un individu, tel qu’il est difficile voire impossible de lui attribuer un sexe
binaire (mâle/femelle) de façon catégorique, ses organes génitaux étant atypiques.
Le sexe d’un être humain est déterminé par la génétique, les hormones, et des facteurs psychosociaux. Il y a parfois des différences entre le sexe chromosomique, le sexe des gonades (ovaires,
testicules), les caractéristiques sexuelles primaires et secondaires, et ces différences renvoient à ce que l’on appelle « intersexuation ».
L’OII ( Organisation Internationale des Intersexes) parle de l’intersexualité comme une création du pouvoir médical pour invisibiliser tous les corps qui échappent à la classification
mâle/femelle. Pour les médecins, les enfants intersexes étaient des monstres. Aujourd’hui, ce sont tous les corps qui pour une raison ou une autre, ne sont ni mâles ni femelles, sur lesquels il
faut intervenir pour les « normaliser », dans le but de créer uniquement des hétérosexuels.
En quoi le Planning familial doit-il se sentir concerné par ces luttes ?
Les militant-e-s des mouvements intersexes affirment d’emblée qu'il-elle-s sont les meilleur-e-s expert-e-s de leurs propres vies et expériences parce qu'il-elle-s ont accumulé un savoir
expérientiel et théorique en raison de leur positionnement singulier.
- Mais, au forum de Douarnenez, les personnes intersexes ont déclaré que la proximité de nos luttes contre l'oppression et les violences sexuelles nous légitime, en tant que militantes au
Planning familial, pour relayer leur parole. Elles souhaitent que leurs revendications soient prises en compte dans nos actions tant pour une information auprès des différents partenaires de
l'Education que lors des accueils dans nos permanences de personnes intersexes ou de leurs parents et envisagent un ensemble d’affinités avec les luttes de reconnaissance des droits des femmes,
des personnes lesbiennes, gay, bisexuelles, queers et trans.
- Comme nous, elles adhérent à une lecture féministe des rapports sociaux, tout particulièrement celle qui souligne les ressorts de l’hétérosexualité obligatoire et de l’hétérosexisme, qui
offrent des clés pour comprendre leurs réalités.
- Comme nous, les personnes intersexes soulignent l'importance d'agir contre toutes les formes de sexisme dont elles sont victimes, au même titre que les femmes et que toutes celles qui ne se
conforment pas aux normes sexistes de notre société. Elles font une analyse sociale et culturelle des problèmes auxquels elles sont confrontées et réfutent leur nature médicale. C’est le
dogmatisme insistant sur l’idée de sexes et de genres distincts, dichotomiques et complémentaires qui est à l’origine des mutilations génitales et hormonales imposées aux corps de
personnes intersexes, et ce, de l’enfance à l’âge adulte.
De cette prétendue dichotomie entre sexe et genre et des normes médicales correspondantes, résultent des interventions médicales et chirurgicales, sans le consentement libre et éclairé des
personnes concernées et qui vont à l'encontre des Droits fondamentaux de l'Enfant.
Elles revendiquent, en tant que personnes, le droit de conserver leur intégrité corporelle, de disposer de leur corps comme elles l’entendent, puis d’affirmer leur identité de genre selon leurs
affinités propres. Elles refusent d’être soumises à des traitements chirurgicaux ou hormonaux forcés ou non véritablement désirés provenant d’autorités médicales, légales, parentales ou
conjugales, qu’elles assimilent à des mutilations opérées sur des corps sains mais non-conformes aux attendus sociétaux.
Quelle demande vers les pouvoirs publics ?
Les militant-e-s intersexes considèrent que la loi votée à Malte en avril 2015, sur l'identité de genre, l'expression du genre et des caractères sexuels constitue une étape fondamentale
pour la reconnaissance des personnes intersexes. Cette loi interdit, en particulier, les traitements médicaux de normalisation sans le consentement de la personne. Tous les gouvernements
européens doivent suivre l'exemple de Malte qui apporte une protection contre la discrimination et les crimes de haine. Ils ont à réagir face aux pratiques médicales inhumaines, aux
discriminations, à tous les obstacles qui empêchent la reconnaissance des personnes intersexes. Le slogan de l’OII est « on ne touche pas à nos corps », ce qui implique l’arrêt des
mutilations.
On doit apporter un soutien psychologique aux parents et, à l’enfant, un accompagnement à l’auto détermination. Quand il est en capacité de dire son choix, s’il veut être garçon, on le fait
garçon, s’il veut être fille, on le fait fille, s’il veut rester tel quel, il reste tel quel. Il ne s’agit pas de créer une troisième case à l’état-civil, comme l’ont fait d’autres pays. Les
catégories existent déjà, mais on doit pouvoir en changer sans avoir l’obligation de se stériliser, sans contraintes juridiques et médicales lourdes, avec un accès gratuit aux modifications
corporelles si besoin.
A terme, ce qui est demandé, c’est l’abolition de la mention de genre à l’état-civil pour tout le monde.
Quelles motivations pour les militantes du Planning familial ?
L' inclusion et la reconnaissance des personnes intersexes n’est pas seulement positive pour elles-mêmes, mais également pour l’ensemble des personnes opprimées par le sexisme et
l'hétéronormativité, dans notre société.
Et nous pouvons nous retrouver dans ces propos de Vincent Guillot, qui est l'un des créateurs de l'OII : « Les droits que nous
défendons, ce sont les droits de tout le monde. A l'OII, nous faisons ce choix-là parce que nous sommes des acteurs de la société civile, des militantes, des gens politisés.Notre combat est lié à toutes les luttes contre le sexisme, contre la pauvreté,
contre la précarité, contre le racisme et contre toutes les formes d'oppressionset d’exclusions».
Que retenir pour le Congrès 2016 ?
Que cette information recueillie par l’AD 29, par le biais du Festival de cinéma et du Forum international soit partagée avec d’autres
AD :
- pour pouvoir accueillir dans nos permanences, les personnes concernées et leur famille,
- pour informer les publics, notamment dans le cadre des interventions scolaires
- pour sensibiliser les médecins sur la nécessité de respecter le choix des personnes intersexes et leur donner accès à leurs dossiers
médicaux.
Que le PF prenne position auprès des pouvoirs publics pour exiger
- l’arrêt des interventions médicales sur les enfants intersexes,
- et le droit à l’auto détermination,
à l’image de ce qui a été adopté à Malte en 2015.
L’ AD 29.
Références :
- Un article de Libération publié le 1er juillet 2015 " Sans contrefaçon je suis fille et
garçon", explications et témoignages à propos de la réalité des conditions de vie des personnes intersexuées.(http://next.liberation.fr/sexe/2015/07/01/sans-contrefacon-je-suis-fille-et-garcon_1341211)
- Un message vidéo de Nils Muižnieks, Conseiller européen pour les Droits Humains,
enregistré lors du forum de Douarnenez : .(https://www.youtube.com/watch?v=ry5-hs9loc
-Un témoignage de Vincent Guillot : (www.histoiresordinaires.fr/intersexe-Vincent-Guillot-sort-de-la-nuit)
-Un site: oiifrancophonie.org
-un autre : genrespluriels.be
C'est l'anniversaire du Planning familial !
Un bel article sur le journal papier ce matin, un reportage plus long et plus complet sur le web, réalisé par
Nathalie André à l'occasion des 60 ans du planning familial. A lire absolument pour apprécier le chemin parcouru et apprécier ce qui reste à faire...
A propos de la grâce présidentielle accordée à Jacqueline Sauvageintervention deMuriel
Salmona, psychiatre et militante féministe, présidente de l'association Mémoire Traumatique et
Victimologie:
"Au lieu de se demander comment un homme s’autorise à être si violent, et arrive à transformer l’espace conjugal et familial en une zone de
non-droit et de terreur pendant tant d’années, c’est à la victime qu’on demande presque toujours des comptes. Elle est sommée d’expliquer pourquoi elle n’a pas pas réagi, pourquoi elle est
restée si longtemps avec un conjoint qui la battait, la violait, et maltraitait également les enfants, pourquoi elle n’a rien dit, ni porté plainte. On lui
demande de s’expliquer sur les phénomènes d’emprise qu’elle subit, alors que c’est elle qui aurait besoin d’être informée sur les mécanismes qui en sont à l’origine pour qu’elle puisse les
comprendre et y échapper. [...] Dans un monde à l’endroit, les femmes victimes de violences conjugales devraient être immédiatement protégées, quand elles appellent à l’aide. Dans notre
réalité, c’est très loin d’être le cas, il est rare que les menaces de mort soient prises au sérieux, et que leur sécurité soit réellement assurée, même si maintenant des mesures de
protection existent en plus de l’hébergement en foyer comme l’ordonnance de protection et le téléphone grand danger.
De plus, après la séparation, il est fréquent que les conjoints violents utilisent les enfants pour continuer à exercer des violences lors de l’exercice de leur autorité parentale et de leurs
droits de visite.
Si les enfants, quand ils sont directement menacés, peuvent donner aux femmes victimes la force de porter plainte et de partir pour les protéger, ils peuvent être, a contrario, une raison
majeure de ne pas dénoncer les violences en raison de la peur de perdre leur garde en cas de séparation (d’autant plus si les violences ont un impact lourd sur la santé mentale des femmes),
et en raison des risques que les enfants pourraient courir en étant seuls lors des droits de garde maintenus avec un père violent, sans que la mère puisse s’interposer et tenter de les
protéger."
Le festival de BD d’Angoulême accusé :de sexisme après une sélection 100 % masculine
L’annonce de la liste des auteurs éligibles au Grand Prix du prochain Festivalinternationalde la bande dessinée
d’Angoulême (28-31 janvier) a suscité un certain émoidans le milieu du
9eart,
mardi 5 janvier, au point qu’un collectif d’auteures a appelé auboycott du vote, censédésignerles trois finalistes de ce scrutin réservé aux professionnels du secteur. Trois des auteurs nominés, Riad Sattouf, l’Américain Daniel Clowes, et Joann Sfar
ont demandé que leurs noms soient retirés de cette liste.
« Nous nous élevons contre cette discrimination évidente, cette négation totale de notre représentativité dans un médium qui compte de plus en plus de
femmes », a protesté sur son blog le Collectif des créatrices de bande dessinée contre le sexisme, qui rassemble environ 200 auteures, en appelant à ne pasparticiperau scrutin.
Deux fois lauréat du Fauve d’ordu meilleur album (en 2010
pour le tome 3 dePascal Brutalet en 2015 pour le
premier volume de l’Arabe du futur), Riad Sattouf, a expliqué sa demande de retrait sur son compteFacebook:
« J’ai découvert que j’étais dans la liste des nominés au grand prix du festival d’Angoulême de cette année. Cela m’a fait très plaisir ! Mais, il se trouve
que cette liste ne comprend que des hommes. Cela me gêne, car il y a beaucoup de grandes artistes qui mériteraient d’y être (...). »
En savoir plus sur
http://www.lemonde.fr/bande-dessinee/article/2016/01/05/le-festival-de-bd-d-angouleme-accuse-de-sexisme-apres-une-selection-100-masculine_4842193_4420272.html#cm1prVPlBRz7tLKa.99
Violences conjugales : comment aider une amie à sortir de l'emprise du bourreau
La psychothérapeute et présidente de l'association Mémoire traumatique et victimologie Muriel Salmona explique pourquoi la personne victime de violences conjugales
est tétanisée et comment l'aider à sortir de l'emprise de son conjoint.
En France, 223.000 femmes ont subi des violences physiques et/ou sexuelles de la part
de leur conjoint ou ex-conjoint en 2014 (1). Cette emprise totale plonge en général la victime dans un processus d'anesthésie et de déni puissant. Les proches et amis assistent, impuissants, à la
dégradation de la personne. Souvent, les tentatives d'arracher la femme à son bourreau débouchent sur un échec, voire une rupture totale du lien. La psychiatre, psychothérapeute et présidente de
l'association Mémoire traumatique et victomologie Muriel Salmona nous explique quelle attitude adopter pour
accompagner la personne et la sortir de danger.
Lefigaro.fr/madame. - À partir de quand faut-il s'inquiéter pour son amie ?
Muriel Salmona. - Le plus souvent, le mari violent ne va pas exercer de violences en présence des amis. L'élément qui doit donner le déclic est l'isolement de la personne. Si les
amis s'aperçoivent qu'il est difficile d'entrer en contact avec elle au téléphone, ou qu'elle annule toujours les rendez-vous, il faut s'alerter. Pour peu que le conjoint monte aussi sa
femme contre ses amis, alors...
Les victimes entrent dans un mécanisme de survie qui les anesthésie. La personne n'est plus elle-même
Cela pourrait être le signe qu'il est très jaloux ou possessif, mais pas forcément violent ? Il ne faut pas être naïf : un jaloux possessif est a priori un homme violent. Ce n'est pas le fonctionnement d'un couple
normal. Les violences psychologiques importantes s'accompagnent forcément d'autres violences. Si votre amie ne va pas bien, se plaint de douleurs, est souvent en arrêt, c'est aussi un signe fort.
Il y a les symptômes qui se voient, comme les troubles anxieux, la phobie sociale, le mal-être... Ce peut aussi être des symptômes psychotraumatiques : l'amie change de personnalité, elle a l'air
absente. Un peu comme un fantôme. C'est typique des gens qui subissent des violences : ils entrent dans un mécanisme de survie qui les anesthésie émotionnellement pour supporter l'insupportable.
La personne n'est plus elle-même.
Va-t-elle en parler de son propre gré ? Malheureusement, les personnes qui n'en parlent pas sont plus nombreuses. Soit parce que leur mari leur a répété que c'était de leur faute et elles se sentent
coupables et honteuses. Soit parce qu'elles sont dans la dissociation : elles ne ressentent pas d'émotion face à ce qui s’est passé. Ce manque de réaction doit nous alerter. Dans
les phénomènes d’emprise, la personne est comme une boîte noire : elle subit passivement et enregistre ce que dit le mari violent. Elle resservira ce discours fou pour le défendre auprès de
ses amis. Mais ce n'est pas sa parole.
Sortir la personne de l'anesthésie
Comment l'aider sans qu'elle me tourne le dos à la première approche ? Il faut sortir l'autre de cette déconnexion en lui donnant des outils pour qu'elle prenne conscience de la gravité des faits. Chaque femme battue pense
qu'elle est la seule à subir ces violences. Il faut lui montrer que le problème ne vient pas d'elle, qu'elle est un phénomène global qui ne lui est pas propre. Pour qu'elle ne reste pas
piégée à l'intérieur, on peut extérioriser son cas, en inversant la situation par exemple. On peut lui demander « et s'il m'arrivait la même chose, tu trouverais ça normal ? ». Elle sera
forcée de donner son opinion.
Que dire d'autre ? On peut lui rappeler la loi : ces faits sont condamnables et le fait que ce soit son mari qui la frappe est considéré comme une circonstance aggravante par la
justice. Il faut l'aider à reprendre de l'estime de soi, lui faire comprendre que ce n'est pas normal, qu'on n'a pas le droit de faire ça. L'agresseur fait en sorte que sa victime ne regarde
qu'elle-même : c'est de sa faute, elle est une plaie qui ne vaut rien... Elle se regarde elle et pas lui. Il faut montrer qu'il y a mise en scène de A à Z. Quand l'autre pique une colère car il
se dit jaloux, il n'est pas jaloux. Quand il menace de se suicider si elle part, pareil. Tout ce qu'elle se reproche sont les conséquences des violences et non les
causes. Souvent, le conjoint violent a eu une enfance difficile... Il faut démonter cet argument qui justifie la violence : ce n'est pas à elle d'éponger une histoire qui n'est pas la
sienne. En les faisant prendre conscience du système d'emprise qui les enferme, les femmes commencent à se dire que ce ne sont pas elles qui sont stupides et fautives. Ne l'emmenez pas de
force.
Est-il conseillé d'avoir un discours plus direct ?
Il ne faut pas la secouer en lui disant « fais ceci, fais cela », il faut la déculpabiliser. Si on impose des choses, on rappelle à la
personne qu'elle n'est pas capable de réagir seule, alors qu'il faut justement lui redonner confiance. Quand les gens sont sous anesthésie, ils ne ressentent pas la douleur et le stress extrême.
Si vous lui imposez de partir et que vous l'emmenez ailleurs, la pression retombera après coup : elle sera envahie par la douleur car les émotions se libèrent après coup. De façon
pseudo-cohérente, elle se dira « depuis que je suis loin de lui, je vais mal, alors j'y retourne pour aller mieux ». Son conjoint en profitera.
Quelle attitude adopter face à son conjoint ? Faut-il être dans le reproche ou faire mine de l'apprécier pour ne pas éveiller le soupçon
? Il faut rester distant et faire comprendre qu'on prend parti pour notre amie. Il faut montrer à l'autre qu'on voit clair dans son jeu. S'il se sent surveillé,
il va se méfier et avoir la pression. Si on s'oppose explicitement à lui en revanche, il va tout faire pour préparer des arguments contre nous, nous rejeter et couper les ponts.
Et si je n'arrive plus du tout à la joindre ni la voir ? Elle court un grand danger et la famille doit être alertée. Ca vaut la peine d'appeler le 3919, les proches doivent aller voir une association ou la
police.
Faire intervenir la police ne fait-il pas courir un risque de représailles ? Ces types-là sont embêtés que la police arrive. Si on est inquiets, on doit les appeler car il y a un risque d'homicide.
Marion Maréchal-Le Pen, candidate FN à la tête de la région Paca, s’est attiré des critiques unanimes, jusque dans son propre parti, en s’attaquant aux subventions
du planning familial, que cette proche des catholiques traditionalistes accuse de «banaliser» l’avortement.
Seule parmi les principales têtes de liste en Paca à avoir pris part à une réunion publique de La Manif pour tous à Marseille, Mme Maréchal-Le Pen y a déclaré
vouloir «supprimer les subventions aux associations politisées, dont les plannings familiaux», qui selon elle «véhiculent une banalisation de l’avortement».
Ces déclarations, devant des militants du mouvement opposé au mariage homosexuel, quelques heures à peine avant les attentats du 13 novembre, étaient passées
inaperçues jusqu’à la fin de la semaine, lorsque les associations de défense des droits des homosexuels, notamment, ont protesté.
La candidate de 26 ans a tenu vendredi soir à apporter une «clarification», soutenant que ses déclarations n’avaient «rien à avoir avec la question (...) de l’accès
aux contraceptifs ou à l’avortement».
journee du souvenir trans (transgender day of remembrance)
COMMUNIQUE DE PRESSE
20 novembre 2015
Le 20 novembre est la Journée internationale du Souvenir Trans (TDoR) en mémoire de toutes les victimes de transphobie dans le monde. Le Planning Familial se
souvient et se mobilise contre les violences faites aux personnes trans ! La transphobie tue toujours. 691 personnes trans ont été assassinées au Brésil, 112 aux USA, 87 en Colombie, 86 au Venezuela, 49 en Inde, 37 en Turquie entre 2008
et 2014[1]. En 2015, aux Etats-Unis, 17 femmes transgenres, la plupart noires et hispaniques, sont mortes sous les coups de leurs agresseurs, victimes de la
transphobie, mais aussi du sexisme et du racisme qu’elles subissent quotidiennement en tant que femmes trans de couleur. Ces statistiques sont alarmantes mais en deçà de la réalité puisqu’une large partie de ces crimes ne sont pas dénoncés à la police et que tous les pays ne les
répertorient pas. Il n’y a d’ailleurs aucun chiffre pour la France. Dans notre pays, la transphobie est considérée comme une circonstance aggravante dans certaines infractions pénales, mais la législation fait toujours référence à
l’« identité sexuelle » des trans, plutôt qu’à leur « identité genre ». Or, comme l’a souligné la Commission nationale consultative des droits de l’homme[2] le terme d’identité sexuelle entraîne une confusion entre « caractères sexuels biologiques » et identité de genre, cette dernière étant une expérience intime et
personnelle indépendante de la morphologie des personnes. La mise en conformité de cette identité de genre avec son état civil est d’ailleurs semée d’embûches en France. Dans notre pays, les trans, ne jouissent toujours
pas du droit de changer d’état civil librement et gratuitement, sans stérilisation ni suivi psychiatrique. Privées du droit de disposer librement de leurs corps, insuffisamment protégées par la loi, les personnes trans sont donc fragilisés et exposées aux
discriminations, terrain fertile pour les violences. En ce 20 novembre 2015, le Planning Familial souhaite honorer la mémoire des personnes trans victimes de crimes, maltraitances,
persécutions transphobes, assassinées ou poussées au suicide en raison de leur identité de genre. Nous souhaitons également rappeler au gouvernement qu’il est urgent de procéder à une
démédicalisation et déjudiciarisation complète du changement d’état civil pour les personnes trans.
"Sexualites, Contraception, ivg", c'est le nim du nouveau numero vert national porte par le planning familial
Communiqué de presse
28 novembre 2015
Le Planning Familial se félicite du lancement du numéro vert « Sexualités, Contraception, IVG » aujourd’hui, journée internationale de lutte pour la
dépénalisation de l’avortement. Ce numéro national unique, anonyme et gratuit, est dédié aux questions relatives à la sexualité, à la contraception et à l’interruption volontaire de
grossesse (IVG). Il s'agit d'un outil indispensable pour réduire les inégalités et les difficultés d’accès à l’information, et permettre ainsi le plein exercice de ses
droits. Ce nouveau dispositif est financé par le Ministère des Affaires Sociales, de la Santé et des Droits des Femmes, qui marque ainsi sa volonté de faire avancer le
droit de choisir. Il est porté par Le Planning Familial, qui s'appuie sur son réseau de plateformes régionales financées par les ARS et/ou collectivités territoriales, pour garantir un bon
maillage territorial et un service de proximité, au plus près des réalités locales des appelant.es. En articulation avec SIS association, l'accueil téléphonique sera assuré le lundi de 9h a
22h et du mardi au samedi de 9h à 20h par des écoutants.es formés.es par Le Planning Familial sur les questions de droits et de santé sexuelle. La mise en place d'un numéro unique répond à une revendication de longue date du Planning Familial : l’accès égal de toutes et tous à une information claire, exacte
et sans jugement sur les questions liées à la sexualité. L’IVG est incluse dans les compétences de ce numéro vert : il s'agit d'un signal fort qui fait de l’avortement un événement de
la vie sexuelle des femmes au même titre que la contraception, la grossesse, ou la prévention des infections sexuellement transmissibles. Cela contribue à lever le tabou sur l'IVG et
participe à sa déstigmatisation. C'est la meilleure réponse aux stratégies des opposants.es qui diffusent leurs messages mensongers et culpabilisants sur leurs sites
internet et autres dispositifs de communication. Seule l’implication dans la durée de tous les partenaires concernés par sa mise en œuvre tant au niveau local, régional que national, garantira le succès et
l'efficacité de ce dispositif. Le Planning sera au rendez-vous, pour que le droit de chaque femme à disposer de son corps soit effectif dans la réalité, et qu’aucune femme en France n’ait encore
à se sentir coupable ou à se justifier.
Festival feministe de documentaires
Festival qui se déroule du 26 au 27 septembre 2015 à Arcueil, dans le Val de Marne. Plus d'informations ci-dessous
"Pour sa 13e édition, votre festival féministe de documentaires
se déroulera les 26 et 27 septembre 2015 à l’espace municipal Jean Vilar d’Arcueil. Cette année, nous avons choisi de résister à l’uniformité, idéologique ou formelle qu’on voudrait nous imposer.
Nous avons donc résolument choisi d’explorer la diversité des sujets qui nous concernent, et des formes d’expression des femmes, du « tract » activiste » militant à
l’oeuvre expérimentale, en passant par le documentaire plus classique."
Le programme complet et le site du festival consultables ici
Quand les femmes ne pouvaient pas ouvrir de compte en banque
Petit historique des interdictions qu'ont eu à combattre les
femmesici
Petit aperçu ci-dessous:
"2013 Mieux vaut tard que jamais, l’interdiction du port du pantalon est enfin abrogée. Dès 1909, le pantalon peut être féminin… mais uniquement s’il est utilisé pour faire du vélo, du cheval ou du ski. Pour la petite histoire, le pantalon est interdit par une
ordonnance du 16 Brumaire an IX (7 novembre 1800) pour toute personne de sexe féminin parce qu’il est considéré comme «objet de travestissement». L’ordonnance prévoit quand même quelques cas
particuliers qu’elle appelle «les autorisations de travestissement». Amantine Dupin ou George Sand en a bénéficié. Au fur et à mesure, l’ordonnance est assouplie mais jamais formellement abrogée. Le pantalon fait scandale dans les années
20 avant de se banaliser dans les années 60 avec le
smoking Yves Saint Laurent ou le pantalon Courrèges. Quelle Française aujourd’hui n’a
jamais porté de pantalon ? Aucune, mais elles étaient toutes en infraction."
IL Y A 50 ANS, LES FEMMES POUVAIENT ENFIN TRAVAILLER SANS
L’ACCORD DE LEUR MARI
"C’était le 13 juillet 1965. Il y a cinquante ans jour pour jour était adoptée la loi sur les nouveaux régimes
matrimoniaux, visant à promouvoir l’égalité au sein du couple. Pour la première fois, la femme mariée était libre de travailler et d’ouvrir un compte sans l’autorisation de son mari, ou
encore de disposer de ses propres biens. Avant cette loi, elle n’avait pas même le droit de signer un chèque sans l’accord de son époux."
Quimper - Des téléphones pour les femmes VICTIMES DE VIOLENCES
Un beau dispositif mis en place pour les femmes victimes de violences conjugales.
"D’ici quelques semaines, six téléphones "grave danger" seront mis à la disposition des femmes menacées par leur
conjoint. « Ce dispositif a été expérimenté dans d’autres départements. Il a fait ses preuves. Il va désormais être généralisé à toute la France conformément à la loi du 4 août 2014 sur
l’égalité réelle entre les femmes et les hommes », indique Marion Clément, chargée de mission départementale aux droits des femmes."
En 2013, SOS homophobie enregistrait une hausse sans précédent du nombre de témoignages d’actes LGBTphobes (lesbophobes,
gayphobes, biphobes et transphobes). Dans le contexte des débats sur le mariage pour tou-te-s, cette hausse s’expliquait à la fois par une libération de la parole homophobe, mais aussi par une
libération de la parole des victimes, qui hésitaient de moins en moins à réagir face à leurs agressions et osaient davantage témoigner. Cette année, malgré une baisse du nombre de témoignages reçus, le niveau reste élevé et toujours préoccupant. 2 197 témoignages
ont ainsi été enregistrés au cours de l’année écoulée, soit 41 % de plus qu’en 2011 (dernière année hors contexte « mariage pour tou-te-s »). Dans les contextes relatifs à la vie quotidienne –
famille, voisinage, travail, milieu scolaire – la haine et la violence homophobes et transphobes se manifestent toujours autant, montrant à quel point les LGBTphobies ont pénétré les grains les
plus fins de notre société."
Pour plus d'informations, vous pouvez vous rendre sur le site sos homophobie,
une association nationale de lutte contre la lesbophobie, la gayphobie, la biphobie et la transphobie.
Parité au foyer, il faudra repasser!
Article et photo paru dans Le Télégramme le 14 mai 2015
"La parité dans les foyers, ce n'est (toujours) pas gagné : si les couples choisissent à deux leur logement, mettent en commun leurs revenus, ce sont toujours les femmes (93 %) qui font le
ménage et s'occupent des enfants, selon une étude du Credoc (*)"
En complément, l'avis de Jean-Claude Kauffman, sociologue qui parle de "régression".
«Nous, femmes journalistes politiques et victimes de
sexisme...»
Article paru dans Libération le 04 mai 2015
"Trop souvent, les femmes journalistes chargées de couvrir la politique sont victimes du sexisme de certains élus et responsables. Quarante d’entre elles s’unissent pour dénoncer cet état de
fait dans le texte manifeste que nous publions."
Le clitoris au fil des siècles, de sa découverte à sa mauvaise réputation
"Le clitoris existe depuis toujours, enfin, depuis l’humain quoi (et certains animaux, oui oui), mais si on en croit les scientifiques… C’est pas si vieux. "
Lorette Martineau conseille, rassure et tente de trouver des solutions constructives…. (Photo DDM, Manu Massip)
"Chaque premier mercredi du mois, le bus à l'oreille du Planning Familial ne passe pas inaperçu en haut du square Picquart, tout près de l'église Saint-Jacques. Placardée d'affiches informatives
en tout genre, aussi bien sur les violences que sur la contraception, cette camionnette bleue se déplace pour aller à la rencontre des gens. À l'intérieur l'ambiance est intimiste, presque cosy.
Lorette Martineau, conseillère conjugale, accueille quiconque souhaite entrer avec un large sourire communicatif. «J'ai toujours eu ce sourire, je suis tombée dedans quand j'étais petite»,
s'amuse-t-elle avant d'ajouter «Il m'arrive souvent de faire du racolage aussi pour inviter des personnes à venir discuter. Quand je vois des jeunes sur les marches de l'église, par exemple, je
les intercepte !». Action et prévention sont les maîtres-mots du bus à l'oreille...."
Monique Antoine est décédée le 23 mars 2015 à l'âge de 82 ans.
Elle était connue pour sa participation lors du procès de Bobigny, et c'était également l'une des co-fondatrice du
MLAC (Mouvement pour la Liberté de l'Avortement et de la Contraception).
"Proche du MLF (Mouvement de libération des femmes), Monique
Antoine fait partie du collectif de défense d'avocats qui plaide à Bobigny, en 1972, lors du fameux procès qui marquera une étape importante dans le combat pour la légalisation de
l'avortement.
Monique Antoine a toujours été engagée : politiquement, contre la guerre du Vietnam et après 1968, elle intégrera le Mouvement
d'action judiciaire dont les juristes viennent en aide aux militants.
En 1973, elle est l'une des fondatrices du MLAC (Mouvement pour la liberté de l’avortement et de la contraception) dont elle en
sera la première présidente. “Le MLAC n’est pas né de rien” précise-t-elle. Après le manifeste des 343 en 1971, 331 médecins déclarent avoir pratiqué des avortements et demandent sa
libéralisation. C'est au départ pour éviter les éventuelles inculpations que risquaient les médecins pratiquant des interruptions de grossesse que des membres de plusieurs associations (Groupe
information santé, MLF, Planning familial) et des organisations de gauche créent le MLAC. Ce mouvement mixte réclame que l'avortement soit pratiqué à la demande de la femme et remboursé par la
sécurité sociale, comme tout acte médical. Il mène des avortements par la méthode Karman et des départs collectifs pour avorter à l’étranger…
La loi de 1975 sur l'IVG signera la fin du mouvement. Pour Monique Antoine, la nouvelle loi est “inspirée des pratiques du MLAC
dans la mesure où seule la femme peut décider.” Elle sera également en première ligne lors du combat mené, dans les années 1970, pour faire reconnaître le viol comme
“crime”."
Kenavo Simone ha trugarez dit!
Ancienne présidente du Planning familial, la militante féministe fut très active dans la lutte pour la légalisation de l'avortement.
"Simone Iff, féministe à l’initiative du «Manifeste des 343» en faveur de l’avortement, est décédée lundi (29 décembre 2014) à
Paris à l’âge de 90 ans, selon le Planning familial, qu’elle présida pendant plusieurs années. Initiatrice de ce texte publié par le Nouvel Observateur en 1971, qui eut un poids
considérable dans le débat sur la légalisation sur l’avortement, Simone Iff a dirigé le Mouvement français pour le Planning familial de 1973 à 1981. Paradoxalement, elle ne signera pas
le Manifeste. «Un oubli», se justifiera celle qui passa à l’époque d’innombrables coups de téléphone pour recruter des signataires." Intégralité de l'article sur l'Humanité(photo Charles Platiau/AFP)
Un beau portrait a également été réalisée au printemps 2014 sur son combat par Zoé Liénard, Odile Magniez et Isabelle
Taveneau, film distribué par le Planning Familial: «Présidente nationale du Planning Familial de 1973 à 1980, du MLAC (Mouvement pour la Liberté de l’Avortement et de la
Contraception) à l’organisation du manifeste des «343 salopes», Simone Iff est de ces femmes qui marquent par leurs convictions, de celles qui rappellent sans relâche que le mouvement des
femmes est politique en soulignant l’importance d’un mouvement des femmes autonomes. Portrait d’une militante enthousiaste pour les droits des femmes vers une société égalitaire.»